La Clau
Quelle est la couleur des gilets jaunes ?

Un drapeau français sur un rond-point de Latour-bas-Elne parmi 30 manifestants, une ex-frontière franco-espagnole rétablie au péage autoroutier du Boulou, les entrées de Perpignan bloquées, une tentative avortée au Barcarès, des ralentissements à Thuir et Amélie-les-Bains, des la joie et du dialogue… Après une habile campagne menée sur les réseaux sociaux et un intense relais médiatique, le mouvement des « Gilets jaunes », débuté sur le terrain samedi 17 novembre, exprimer autre chose que son message officiel. La revendication contre une essence trop chère par la faute du Président de la République, Emmanuel Macron, résume les griefs, mais les soutiens du mouvement interrogent. Les Républicains, le Rassemblement National de Marine Le Pen ou le parti identitaire catalan « Resistència » constituent une convergence hétéroclite, qui illustre la récupération politique d’une idée du bas, en dehors des corps constitués et des corporatismes.

Le révélateur de Deux France

Parmi les soutiens au mouvement, l’absence de la gauche aisée semble raconter la véritable couleur des gilets jaunes. En Pays Catalan, ce samedi 17 novembre, cette couleur était anti-bobo. Mais les 1000 manifestants de Perpignan étaient énormément nombreux, comparés à leurs 1200 homologues des champs Élysées et de la place de la Concorde à Paris. La lecture géographique donne à voir des provinces énervées face à une capitale unique, moins usagère de la voiture, myope face au réel. Les gilets jaunes révèlent deux pays pour un seul territoire national, et une fronde dégagée de l’impulsion pyramidale des syndicats jacobins. Au final, les mobilisés, évidemment anti-Macron, partagent avec la République en Marche initiale, celle qui a permis l’élection du Président de la République, son caractère libre du système établi par des corporatismes, des organisations déclarées en préfecture, sous la coupe de la tradition.

MC

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