La Clau
Les petites villes du Roussillon parient sur la vidéosurveillance

L’installation de réseaux de vidéo-surveillance dans les communes se poursuit dans les Pyrénées-Orientales, sous l’appellation politique de “vidéo-protection”. Cette année, Rivesaltes disposera d’un ensemble de 76 de ces appareils, distribués sur la quasi-intégralité des lieux de passage de la ville. Ce parc de caméras sera obtenu après ajout de 22 exemplaires aux 52 déjà mis en place. Grâce à ce dispositif, le maire, André Bascou (Les Républicains), affirme son souhait d’identifier les auteurs d’incivilités, de vols et de dégradations. Également en plaine du Roussillon, la commune de Pia doit étendre son dispositif à 60 de ces yeux électroniques. Dans l’intérieur des terres, en Fenouillèdes, la commune de Maury s’apprête à rejoindre la tendance.

Dans les cas les plus modestes, il n’y a pas de surveillance effectuée par les polices municipales : les caméras filment les endroits stratégiques, toutes les images sont enregistrées et transmises par wifi sur un serveur informatique dédié. Les agents peuvent  police municipale peut visionner ces images en cas de besoin, afin de constater les infractions. Pour la mairie, l’installation est rendue plus aisée par le “Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation” (FIDPR), créé lors du dernier mandat de Jacques Chirac. Cette instance répond favorablement à la plupart des demandes exprimées par les conseils municipaux.

Même les maires bien à gauche en veulent

Prades, Saint-Cyprien, Elne, Amélie-les-bains, Port-Vendres, Le Boulou, Céret, Ille-sur-Têt, Thuir, mais aussi Argelès-sur-Mer et Salses, plus récemment, font partie des communes concernées. Depuis l’autorisation française de la vidéo-surveillance, en 1995, ce procédé originellement associé aux maires les plus droitiers, prônant le tout sécuritaire, s’est élargi à l’ensemble du spectre politique, signe d’une problématique objective. Mais l’utilité de la technologie choisie était questionnée dès 1995 en Angleterre, lorsqu’une étude a démontré qu’à Birmingham le nombre de vols à l’arraché et cambriolages a triplé dans les quartiers non couverts par les caméras, après la mise en place de la vidéosurveillance. En Pays Catalan, sans étude d’appui, ce phénomène semble s’appliquer aussi au deal de stupéfiants, simplement déplacé au gré des installations de caméras.

Perpignan est encore loin des USA

Perpignan et ses 340 caméras fonctionnant 24h sur 24h tous les jours de la semaine est la commune des records en la matière en Pays Catalan, selon une stratégie engagée par les anciens maires Jean-Paul Alduy (Union des Démocrates et Indépendants) et Jean-Marc Pujol (LR), confirmée par Louis Aliot (Rassemblement national). La capitale du Roussillon a choisi un mode opératoire plus actif, car la surveillance s’y effectue en temps réel, depuis le commissariat central de police municipale, situé quartier Saint-Assiscle, avec la possibilité d’interventions sur le terrain. Perpignan est classée n°6 sur le Top 10 des villes en France les plus vidéosurveillées, selon le nombre de caméras rapporté au nombre d’habitants. Nice, Nîmes et Mulhouse sont les trois premières.

Si la France dispose de 2,46 caméras pour 100 habitants, contre 5,2 en Allemagne, le record du monde est observé aux Etats-Unis, avec 15,28 caméras, selon les calculs de l’entreprise Precise Security. La Chine est le deuxième pays concerné par cette surveillance, à hauteur de 14,36 appareils pour 100 habitants, soit 200 millions de caméras

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