Face aux avertissements de la Commission européenne (CE), l’ancienne frontière physique entre les territoires français et espagnol, au niveau du Perthus, à la jonction des autoroutes A9 et AP7, vit ses derniers jours. Jusqu’à présent, en dépit des prérogatives de la Convention de Schengen, lancée en 1985, prolongée en 1997 par le traité d’Amsterdam, la jonction entre les régions du Roussillon et de l’Empordà, sous l’ombrelle européenne, restait ralentie par les contrôles. Cette exception européenne, rappelant le verrou des temps anciens, a incité en avril dernier la CE à enclencher une procédure à l’encontre de la France. Les griefs européens se portaient sur les embouteillages persistant sur l’autoroute, alors que la fluidité des échanges est la clef de voûte de l’Europe unie. Ce retard, signalé depuis 2008, constituait un non-respect de l’article 22 du « code frontières Schengen ». Menacée de sanctions de 10 millions d’euros, la France a supprimé les contrôles de la Police aux Frontières, bientôt suivies par les Douanes. Ceux-ci sont déplacés au Boulou, sur l’autoroute A9, avant un démantèlement des cabines du Perthus-La Jonquera. A terme, seuls seront maintenus les contrôles relatifs à l’immigration et au terrorisme.
