La Clau
L’avenir d’Artur Mas se décide à Perpignan avec l’appui du PCF

La CUP (Candidatures d’Unité Populaire), gauche radicale élue au Parlement de Catalogne, a tenu son conseil politique mensuel, ce samedi, dans un lieu inédit pour cette instance. Une salle lui a en effet été prêtée, à Perpignan, par le Parti Communiste Français (PCF). Cette réunion était cruciale pour l’enchaînement politique à venir à Barcelone, car le CUP, indépendantiste, s’oppose à l’investiture d’Artur Mas. Le sort du président de la Catalogne, à ce poste, dépend de la gauche radicale, qui a obtenu 10 sièges aux élections du 27 septembre. Ajoutés aux 62 sièges de la coalition Junts Pel Sí, ils confèrent à l’indépendantisme une majorité absolue.

Artur Mas, le diable de l’austérité

La CUP n’a jamais digéré les coupes sombres effectuées par Artur Mas dans les budgets publics de la Catalogne, au pire de la crise. La précarité est réelle en Catalogne du Sud, mais le chômage se résorbe et le PIB progresse notablement. Intransigeants voire rancuniers, les « cupaires », membres du parti post-marxiste, font attendre leurs éventuels partenaires de gouvernement. Les décisions de la réunion de Perpignan font le tour de la presse sud-catalane et espagnole, car, proposition surprenante, la CUP propose d’appuyer un député de Junts pel Sí, voire directement un membre de Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), le parti d’Artur Mas. La condition serait un profil «consensuel, reconnu par un long parcours», selon Benet Salellas, député élu de la CUP. Mais ce parti arbitre appuiera le processus de «déconnexion» de l’Espagne que proposera Junts pel Sí ce lundi 9 novembre au Parlement de Catalogne. Un conflit ouvert est déjà prévu, car le gouvernement et l’Estat espagnol promettent une réaction immédiate. Selon son intensité, l’ensemble des indépendantistes catalans pourrait mettre de côté ses divergences internes, pour souder un front vers un objectif commun.

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