La Clau
Espoir de taille pour le TGV Perpignan-Montpellier

Le 17 octobre, la Commission européenne a communiqué un engagement fort, de 26 milliards d’euros, pour 9 corridors ferroviaires, parmi lesquels figure la Ligne à Grande Vitesse Perpignan-Montpellier. Cette avancée invitait le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à reconsidérer sa position ferme et définitive de report de la ligne, prise en juillet dernier. Or, le 21 octobre, le tronçon Bordeaux-Pays Basque-frontière espagnole, lui aussi fermement exclu de la liste, a été discrètement requalifié en priorité nationale. Cette exception a été révélée ce 24 octobre par le député européen Alain Lamassoure, qui cite le « TGV Paris-Bordeaux-Madrid » et le « TGV Paris-Montpellier-Perpignan-Barcelone-Madrid » comme liaisons à réaliser, dans l’optique européenne. Pour la période concernée, comprise entre 2014 et 2020, l’Europe triple les financements actuels entamés en 2008, et annonce une participation de 40 %. Le budget à fournir par l’Etat français, dans l’éventualité d’une requalification de l’axe Perpignan-Montpellier, représenterait environ 4,2 milliards, correspondant aux 60 % complémentaires.

Les décisions « définitives » ne le sont pas

Depuis son éviction, la ligne Perpignan-Montpellier a suscité la prise de position du groupe des radicaux de Gauche du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon et du Partido Popular espagnol. Cet appui a suivi un courrier conjoint, adressé début juillet à M. Ayrault par le président régional, Christian Bourquin, et le président du gouvernement catalan, Artur Mas. Parallèlement, le groupe UMP du Conseil général des Pyrénées-Orientales invitait l’ensemble des 31 élus de cette assemblée à se mobiliser. Dérogeant à la règle d’Etat, l’étonnante requalification de l’axe atlantique ouvre un espoir pour le tronçon qui remonterait de Perpignan, car la surprise européenne, qui prend la France de revers, crédite la pertinence de la ligne éliminée. Mais en marge d’une optique européenne épousant une vision d’ensemble des réseaux internationaux, la difficulté repose encore sur la simple lecture française, car Perpignan, dépourvue de TGV selon l’optique hexagonale, est bien le bouchon de l’axe remontant de Séville, Madrid, Saragosse et Barcelone. La réussite d’un lobbying territorial libéré des divisions politiques, d’inspiration aquitaine, peut faire fléchir l’Etat français car les décisions « définitives » de l’été sont désavouées à l’automne, dans une stratégie moderne, invitant le domaine régional à convaincre le national d’un défi supranational.

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