La Clau
Incertitudes sur les 172 bureaux de tabac du Pays Catalan

La réduction du déficit public de l’État, souhaitée le 24 août par le gouvernement, laisse prévoir de nouvelle conséquences graves en Pays Catalan. Le Premier Ministre, François Fillon, a en effet annoncé la volonté de rogner 1,1 milliard d’euros en 2001 et 11 milliards d’euros en 2012 pour ramener le déficit général à 4,6 % du PIB en 2012, puis 3 % en 2013 et 2 % en 2014. L’une des mesures lancées pour ce faire est une nouvelle augmentation du prix du tabac, de 6 % dans les prochains jours, et de 6 % supplémentaires l’année prochaine. Par cette stratégie, dans les Pyrénées-Orientales, où l’on comptait 250 bureaux de tabac en 2003, pour 172 en 2011? de nouvelles fermetures de commerciales se profilent.

Face à une moyenne de 3,60 euros pour un paquet de cigarettes à La Jonquera, Figueres, Puigcerdà ou Portbou, les débitants de tabac de Perpignan, Céret ou Port-Vendres, franchiront prochainement le seuil des 6 euros. Les Marlboro, Camel et autre Winston seront vendues de 5,90 euros à 6,25 euros. Cette situation, dénoncée par la Confédération des buralistes français, est également crainte ailleurs, notamment à proximité du Luxembourg. Mais c’est en Catalogne où le problème se pose avec la plus grande acuité, en vertu d’un différentiel de prix qui renforce depuis plusieurs années un marché parallèle, évalué à 20% en France, mais bien plus encore en Pays Catalan du Nord. Cette évidence est telle que la formule « Fumar puede matar », collée sur les paquets consommés, y est plus fréquente que « Fumer tue ».

A l’issue d’une période estivale marquée par le regain de crise provoqué par les fruits espagnols, le secteur de la vente de tabac illustre une même problématique géographique. Pour l’heure, les sparadraps financiers fournis par l’État retardent la résolution d’un malaise, qui poserait, pour le tabac, les bases vers une fiscalité spécifique. Fruits et légumes, tabac, carburants, et produits désormais en tour genre, posent en Roussillon, dans la région du Vallespir et dans la plaine transfrontalière de Cerdagne, la nécessité d’une exception, ou de l’aveu que certains domaines d’activité et professions n’ont plus lieu d’être. Ce constat s’impose en vertu du positionnement géographique du territoire, qui a profité de son isolement de l’Espagne, par rente de situation, avec la même intensité qu’il souffre aujourd’hui de cette caractéristique.

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