La Clau
Bataille idéologique autour de la gestion de l’aéroport de Perpignan

Selon une information révélée lundi par le journal El Punt, puis reprise ce mardi par les Journaux du Midi, le syndicat mixte gestionnaire de l’aéroport de Perpignan validera le vendredi 22 avril un grand changement. Composé de deux voix de l’agglomération Perpignan-Méditerranée, deux autres du Conseil Général des Pyrénées Orientales, et sept voix de la Région Languedoc-Roussillon, il devrait voter la privatisation de l’aéroport du Roussillon, et la nomination de la société Veolia transport comme gestionnaire, pour les sept années à venir. Ce concessionnaire remporterait la partie, en cours depuis plusieurs mois, contre la candidature public-privé formée par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Perpignan et des Pyrénées-Orientales, en partenariat avec la société Vinci.

Cette nomination revêt dés à présent une charge idéologique marquée, le Parti Communiste dénonçant ce mercredi soir, dans un communiqué, le fait que le tarmac du Pays Catalan soit « l’enjeu aujourd’hui des requins de la finance ». La Région et le Département, à majorité socialiste, sous la férule du Président Christian Bourquin, défendent bec et ongle la privatisation et la candidature de la société Veolia, et surtout la mise en réseau au sein de la même structure privée des aéroports de la région, sauf celui de Montpellier, dont l’Etat reste actionnaire majoritaire. De son côté, l’agglomération Perpignan-Méditerranée, à majorité UMP-Parti Radical (PR) autour de son Président, Jean-Paul Alduy, soutient le tandem public-privé CCI-Vinci, et dénonce, par son vice-président Romain Grau, le risque de la nomination de Veolia, qui devrait favoriser le développement de l’aéroport de Carcassonne au détriment de Perpignan, ce dernier étant soumis à la forte concurrence de l’aéroport de Girona.

Au delà d’une fracture entre modes de financement, public ou privé, ce débat installe le futur climat idéologique des Pyrénées-Orientales, avec d’un côté une machine socialiste qui applique à la lettre sa théorie de centralisation et globalisation de la région Languedoc-Roussillon en matière économique. De l’autre, une majorité UMP-PR, qui défendra la persistance du pouvoir économique local, notamment à travers la métropolisation de la plaine du Roussillon, comme socle de cohérences.

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