La Clau
Picasso – Picabia, exposition inédite à Barcelone

Les peintres Pablo Picasso et Francis Picabia nouent un dialogue nouveau à Barcelone, à l’occasion d’une exposition visible à compter de ce jeudi 11 octobre. Cette réalisation intitulée « Picasso – Picabia. La peinture en question » juxtapose les mouvements esthétiques du cubisme, du dadaïsme, du classicisme, du machinisme et de l’abstraction, ainsi que leurs interactions, par deux de leurs grands représentants. Leurs parcours respectifs, replacés dans l’histoire de l’Art au XXe siècle comme jamais auparavant, sont éclairés par des oeuvres emblématiques, largement consacrées à la femme. Outre des tableaux, cette exposition rassemble des magazines, lettres manuscrites et photographies qui soulignent le lien artistique entre les deux peintres, tous deux d’origine espagnole. Au total, 150 pièces sont visibles, documents inclus, afin de démontrer l’étrange filiation entre deux hommes adeptes des séries, malgré d’importantes différences formelles.

« Assassiner la peinture »

Picasso et Picabia partageaient le désir d’« assassiner la peinture » pour la régénérer, et un vécu en Catalogne. Picabia, né à Paris en 1879, a séjourné à Barcelone de 1916 à 1918, après avoir vécu à New York. En effet, depuis le début de la Première guerre mondiale, en 1914, une partie de l’avant-garde parisienne s’était repliée dans l’Espagne alors neutre. Cette migration a suscité une ambiance particulière à Barcelone, où le cubisme, le futurisme, le dadaïsme et le surréalisme ont acquis une texture singulière. Né deux ans plus tard, Picasso, dont le musée barcelonais est la référence mondiale en matière de formation de l’artiste, a habité la ville dès 1895, à l’âge de 14 ans. Sa famille, venue de Malaga, en Andalousie, a rejoint la Catalogne pour vivre mieux. Le jeune Pablo, parti à Madrid en 1897, en jugera l’atmosphère trop provinciale et excessivement hermétique au modernisme catalan dont il se sent déjà ambassadeur.

L’exposition barcelonaise, à voir jusqu’au 13 janvier 2019, donne à voir un Picasso retrouvant le visage humain en guise de sujet, tandis que Picabia oriente l’acte pictural vers de subtils monochromes tachetés. Cette réalisation, issue de pièces du Musée Granet d’Aix-en-Provence et du Musée National Picasso de Paris, est installée à la Casa Garriga Nogués, propriété de la Fondation Mapfre. Ce lieu historique, érigé entre 1899 et 1901, est situé Carrer Diputació,, au coeur du « carré d’or » du quartier de l’Eixample, à forte densité de demeures modernistes.

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