La Clau
L’USAP abolit le Traité des Pyrénées à Barcelone

L’oeuvre de l’USAP face au Racing Club Toulonnais, ce samedi au Stade Olympique de Barcelone, s’est soldée par une victoire à son compte, sur le score de 29-25. Fébriles, les Catalans ont accompli une première mi-temps inégale, terminée sur le score de 11 à 6, au bénéfice de Toulon. la reprise en main a été immédiate dès les premières seconde de la seconde période, mais c’est le sens de cet événement qui en a fait la force, pour une équipe usapiste qui jouait, certes à 190 km de chez elle, mais à domicile. En préalable l’accord scellé le 17 janvier dernier entre le Football Club Barcelone et l’USAP, les deux plus grands représentants du football et du rugby catalans, aura porté beaucoup de fruits. Si les Arlequins se sont assuré un bénéfice de 500.000 euros à travers la vente de billets, la mairie de Perpignan et le Conseil Général des Pyrénées-orientales, distributeurs d’objets promotionnels à l’occasion de cette rencontre, auront trouvé leur compte.

Mais encore, le retentissement de ce match est celui d’un record de 56.000 spectateurs, du jamais vu pour une date de Coupe d’Europe, qui inscrit l’ovalie sur les traces du football, en rassemblant les masses. La preuve par les chiffres est aussi la foule de 32.000 Catalans du Nord descendus dans la capitale catalane, révélée aux yeux de la plupart, prouvant d’ailleurs les nouveaux besoins du Roussillon. Car les 15.000 places du Stade Aimé Giral de Perpignan, fief de l’USAP, deviennent dérisoires, pour une équipe capable de mobiliser bien davantage. La jauge de 25.000 places assises, envisagée dans le cadre d’un projet soutenu par Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, correspond désormais aux besoins réels. Ce nouveau stade de l’USAP, le plus grand du Pays Catalan, pourrait coûter 70 millions d’euros, entrer en service dès 2015, et améliorer le financement du club, qui pourrait investir dans les recrutements de joueurs. Par ailleurs, la présence de près de 2000 britanniques, ce samedi dans l’enceinte de Monjuïc, fournit un indicateur nouveau.

Le Président de l’USAP, Paul Goze, manifestait dès jeudi l’intention de renouveler l’opération sud-catalane une fois par an, à l’occasion d’une rencontre de Top 14 ou de H Cup. Le printemps 2012 devrait ainsi occasionner une nouvelle journée de fête et de retrouvailles intercatalanes, après le précédent de ce samedi. Jamais, depuis l’avènement du premier journal catalan, La Gaceta de Barcelona, en 1641, puis du journal L’Indépendant, en 1840, l’information n’avait aussi bien circulé de part et d’autres du massif des Albères. Le choc du jour a d’autre part comporté un impact extraordinaire et partagé, par une diffusion sur France 2, Canal +, et sur la nouvelle chaîne catalane Esport 3. L’USAP, point d’appui de ce nouvel espace de communication européen, réservera d’autres surprises, après avoir ouvert une brèche. Dans la peine ou dans la joie, aucun événement historique survenu depuis le Traité des Pyrénées, signé par les monarchies de France et d’Espagne en 1659, n’aura été aussi important en matière de rapprochement. Ni les faits historiques du XXe siècle comme la Retirada des républicains espagnols, en 1939, ni les partenariats culturels consécutifs à la mort de Franco, en 1975, ou encore les bonnes intentions politiques entendues depuis une vingtaine d’années à Perpignan et à Barcelone, n’ont été aussi forts. L’évidence est apparue, dans le plaisir, la spontanéité et la communion sportive.

A la tribune officielle du Stade Olympique, la présence du maire de Perpignan, de la Présidente du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe, et du Ministre de l’Intérieur sud-catalan, Felip Puig, ce dernier conversant avec le Président de l’USAP, Paul Goze, aura appuyé la symbolique du jour. En surplomb étaient situés l’ancien Président de Catalogne, Jordi Pujol, et son épouse, Marta Ferrusola, grands témoins des évolutions catalanes des 50 dernières années.

Partager

Icona de pantalla completa