La Clau
Le rappeur Elams retire la vidéo communautaire tournée à Perpignan
Le procureur de la République de Perpignan a fait savoir vendredi 29 juin qu’il a ouvert une enquête au sujet du dernierclip du rappeur marseillais Elams. Cette séquence a été tournée début juin dans le quartier du Vernet de la capitale du Roussillon, notamment cité Clodion, pendant toute une journée, selon les témoignages recueillis par La Clau. Les archives de vidéo-surveillance de la mairie de Perpignan, coordonnées par la police municipale, témoignent de ce long tournage, qui présente plusieurs centaines de jeunes hommes et de garçons mineurs entourant le chanteur. Ce clip intitulé « Billet » précède un album baptisé « Ce que l’on vit », attendu le vendredi 6 juillet. Diffusé le 19 juin sur le réseau de partage de vidéos américain Youtube, il y a été supprimé vendredi 29 juin, probablement par prudence, mais nous l’avons nous-mêmes archivé sur notre propre chaîne YouTube. Jeudi 28 juin, ce clip a été vivement condamné par la préfecture des Pyrénées-Orientales, qui y voit une création « faisant l’apologie de la violence et incitant potentiellement à la haine envers les policiers ».

La connotation d’un islam de combat

La séquence incriminée constitue une ostentation du narcotrafic, dans un contexte rappelant les gangs, avec présence de drapeaux algériens, marocains et turcs, fièrement brandies par certains figurants-acteurs. Ce clip, avec mobilisation d’un drone, de caméras go pro, technologie 4K et stabilisateurs d’image, illustre la conduite de motos sans casque, avec cabrage sur la voie publique et présence de trois passagers sur un seul engin. Cette esthétique de banlieue française, scénarisée depuis Marseille, sert un texte que dit « J’ai un contact, j’récupère une kalash, voiture volée, baisse la vitre que j’les canarde, on brûle ton corps, on le jette dans un canal, une rafale dans la tête et on s’arrache (…) Fuck the police ». Cette oeuvre de rap, Insultante envers les forces de l’ordre, à connotation musulmane combattante, semble vouloir inviter les enfants au désordre général et à la violence. Elle offre un éclairage nouveau sur le territoire, loin de la carte postale aux paysages paisibles, aux habitants affables et à l’intégration identitaire catalane.

Elams, Clip « Billet », juin 2018

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