La Clau
Nouveau malaise enseignant en Pays Catalan

Après une saison hivernale qui nous sépare des grèves répétées consacrées à la réforme des retraites, l’automne dernier, les revendications du monde enseignant vont crescendo en Pays Catalan. Le territoire s’apprête à voir disparaître 36 postes de professeurs dans les écoles primaires à la rentrée prochaine, selon une décision de l’Inspection d’Académie dans les Pyrénées-Orientales, pleinement dévoilée cette semaine à Perpignan. Cette annonce doit être complétée par la création de dix nouvelles classes, dans le cadre d’une redistribution des moyens sur le territoire. Cette évolution de la carte scolaire a fait l’objet mardi, à Perpignan, d’une réunion intersyndicale d’enseignants inquiets des modifications à venir sur leurs conditions de travail. Le changement prévu, qui sera débattu jeudi 7 avril lors d’un conseil technique paritaire en présence de la représentation perpignanaise de l’éducation nationale et les organisations syndicales, suscite pour l’instant une mobilisation discrète.

Après les manifestations de l’année dernière, débutées en juin dans un contexte de grogne nationale, le mouvement actuel paraît infime. Mais les Pyrénées-Orientales figurent au premier rang parmi les cinq départements de la région Languedoc-Roussillon en matière de réduction de moyens. Ainsi, en 2010, 25 fermetures de classes, et 11 ouvertures, ont produit un solde négatif de 14 postes, après une année 2009 illustrée par le gain d’un poste, à travers la fermeture de 15 classes et la création de 16 autres. Cette mutation du déploiement des énergies, afin d’assurer un enseignement au plus près des besoins des enfants, a comporté, ce jeudi dans la ville d’Elne, une mobilisation de professionnels et de parents d’élèves, opposés à la suppression d’un demi-poste de conseiller principal d’éducation, prévue pour la rentrée prochaine. Selon la représentante du « Conseil local », Marie-Christine Coppola, « le collège d’Elne reçoit une population fragile, nécessitant un suivi spécifique et minutieux », qui justifie les moyens, désormais menacés. Précédemment, le 21 mars, les enseignants du Lycée Arago de Perpignan avaient procédé à un arrêt des cours pour exprimer leur colère face à un nombre d’effectifs de 36, voire 39 élèves, et la fermeture de deux classes en septembre prochain. Entre le manque de moyens de l’Etat et le désintérêt fréquent de la fonction publique française envers les difficultés liées à la crise, le fossé progressivement creusé pourrait déboucher sur une mobilisation plus importante. A la seule condition qu’elle concerne aussi une bonne partie de la France, et tout un faisceau de professions.

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