La Clau
Un « commando » nocturne rectifie les panneaux d’entrée de Perpignan

Des dizaines de panneaux indiquant les entrées de Perpignan ont retrouvé leur version originale “Perpinyà”, dans la nuit de mercredi 5 à jeudi 6 janvier. Suite à une opération ostensiblement organisée, les inscriptions du toponyme de la capitale du Roussillon, en lettres capitales, ont reçu un “NYÀ” en remplacement de “GNAN”. Cette correction, effectuée avec des adhésifs spécialement imprimés et collés sur les indications, n’est revendiquée par aucune association. Cette action nocturne, visant jusqu’à 160 panneaux, a été menée aux principales entrées cardinales de Perpignan, situées dans le prolongement de la RN116 et des routes départementales RD 900 et 914. Les militants à l’action ont également visé les entrées moins importantes, qui reçoivent moins de circulation.

Depuis les années 1980, Perpignan disposait de panneaux “Perpinyà”, apposés à la version française, mais leur retrait général a été effectué en octobre 2021. La mairie, dirigée par Louis Aliot (Rassemblement national), n’a fourni aucun motif à cette étrange disparition hormis une étonnante opération de maintenance annuelle, jamais observée auparavant avec autant d’ampleur et de sélectivité identitaire…due à la légalité, selon le groupe La Dépêche du Midi. L’Hôtel de Ville n’a officiellement communiqué aucune date quant au retour des panneaux, tout en argumentant que le déboulonnage de ces indicateurs “Perpinyà”, constituant un vol, est devenu un classique à l‘approche des matchs de l’USAP à l’extérieur, de sorte que le stock de panneaux s’amenuise au gré des week-ends. Depuis, sont apparues des suspicions de francisation, après le précédent qui avait vu, au printemps, la capitale du Roussillon cesser d’être “la Catalane” pour devenir “la rayonnante”. Suite à ces épisodes, le premier magistrat, d’obédience nationaliste française, porte-parole de Marine Le Pen à l’élection présidentielle, est dans le viseur de plusieurs mouvements nationalistes catalanes.

Une action plus générale en 1983

L’action nocturne de ce début d’année intervient près de 40 ans après une campagne de grande ampleur : dans la nuit du 3 au 4 mars 1983, les panneaux de dizaines de communes du Roussillon du Vallespir et du Conflent, ont été badigeonnés en noir. Cette opération, également anonyme, a eu pour but de forcer les mairies à placer les noms catalans, aux côtés des noms francisés par l’Histoire.

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