La Clau
Tabassé à la prison de Perpignan pour refus de suivre le ramadan

La période du ramadan, qui a débuté le 1er avril pour s’achever le 1er mai, suscite des conséquences négatives au sein du centre pénitentiaire de Perpignan. Selon une information divulguée par le syndicat UFAP-UNSA Justice, l’interprétation rigoriste du jeûne musulman a été la cause, le week-end des 2 et 3 avril, de violences envers un détenu fidèle à l’islam, de la part d’un ou plusieurs prisonniers appartenant à la même confession. La centrale, qui prône un « syndicalisme de progrès » et ne peut pas être suspectée d’appartenir à la famille de structures professionnelles à caractère réactionnaire, a cité, ce lundi 4 avril, des « tensions communautaires », en effectuant une lecture maghrébine et non plus seulement religieuse d’une situation enrobée d’un certain tabou.

Le syndicat demande le départ des clandestins

Ces faits, comme l’ensemble des problématiques liées à l’insécurité au sein des murs de la prison de Mailloles, sont strictement communiqués par un organe syndical et non pas par la direction de l’établissement, qui reste, selon une tradition, en marge de toute divulgation d’irrégularités. Ils concernent une situation adossée à un « regain d’échauffourées”, d’après l’UFAP, qui décrit “un détenu passé à tabac”, qui l’aurait été “car il ne respectait pas le Ramadan”. Les raisons de cette violence “s’expliquent par une surpopulation” illustrée par la présence de 345 détenus pour seulement 120 places à la Maison d’Arrêt pour Hommes, avec “plus de 100 matelas au sol”, comme le dévoile Pierre Grousset, secrétaire territorial de l’UFAP-UNSA Justice. Le syndicat exige un “rapide désengorgement” du centre pénitentiaire du Roussillon, qui comporterait le départ des “détenus clandestins qui n’ont pas d’attaches sur notre département et contribuent à cette flambée de violence”. Sans ambiguïtés, il précise qu’une solution administrative serait nécessaire “avant qu’un drame ne survienne”.

Un sujet à potentiel explosif

L’importance de l’islam dans les prisons françaises reste un sujet qui dérange, sa seule évocation étant assimilable à un positionnement peu ou prou racialiste. Si le candidat d’extrême droite identitaire Éric Zemmour estime à 70 % le nombre de détenus de confession musulmane, cette proportion moyenne dans l’Hexagone serait plus proche de 30 %, ce qui reste considérable et ne correspond pas à la photographie globale de la population de France. Faute de statistiques officielles, les seules estimations reposent sur les 27,5% de population carcérale ayant sollicité un plateau-repas adapté au ramadan en 2016, selon une enquête publiée en octobre de la même année par le journal Le Monde, qui s’est basé sur des données issues de l’administration pénitentiaire. A Perpignan, comme ailleurs en France, la proportion reste mise sous le boisseau car ce sujet explosif est récupérable au niveau politique, particulièrement cette année.

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