La Clau
Réforme territoriale : l’Alsace se perd, le Pays Catalan se cherche

Dans les Pyrénées-Orientales, la réforme territoriale engagée par le gouvernement inspire une alternative à la fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Le maire-adjoint de Perpignan en charge de la coopération transnationale, Brice Lafontaine, président du mouvement politique Unitat Catalana, lance une pétition « Pour une région Catalogne Nord ». Il évacue d’emblée la faible étendue du territoire : « L’Etat veut faire croire que pour qu’une région française marche bien, elle doit être très grande ». En effet, la Catalogne française s’étend sur 4116 km2, bien plus que le land allemand de Brême et ses 404 km2, comme l’avance l’argumentaire. Pareillement, les 450.000 habitants des Pyrénées-Orientales dépassent les 128.810 du Val d’Aoste italien et les 322.000 de la Collectivité territoriale corse.

Des affiches et des autocollants

Pour sa part, le parti Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), qui vise l’indépendance de la Catalogne, estime « tragique » la fusion Montpellier-Toulouse. Il réclame aussi une Région Catalogne Nord et a distribué, le 16 juin, 2 000 autocollants pour plaques d’immatriculation, arborant les couleurs catalanes, assortis d’un document titré « Non à la mort programmée du Pays Catalan ». Le 16 juillet, ses militants ont remplacé la marque « Sud de France » sur la façade du Comité Départemental du Tourisme des Pyrénées-Orientales, à Perpignan, où la mention « Pays Catalan » a masqué le label de la Région Languedoc-Roussillon, elle-même condamnée. Sur un registre plus suivi, Une région catalane était défendue dès le 7 juin par le Parti Nationaliste Nord Catalan (PNAC). Cette formation extérieure au champ institutionnel place des affichettes à l’entrée des communes du territoire et distribue massivement des documents sur le sujet. Le 17 juillet, elle était présente sur la voie publique, boulevard Wilson, à Perpignan.

La Région Alsace demande à continuer d’exister

L’idée de la région catalane, promue tardivement auprès du grand public, est lancée pour interpeller la classe politique des Pyrénées-Orientales. Portée par des organisations que l’on nommerait nationalistes, sans connotations négatives, en Corse ou en Catalogne du Sud, elle cherche à élargir son audience. Ailleurs en France, le mouvement régionaliste Alsace d’Abord, d’obédience d’extrême droite, défend une pétition « Pour l’avenir de la Région Alsace« . Il condamne les « fusions artificielles » caractérisées par la réunion avec la Lorraine et Champagne-Ardennes. Mais là, cette option est également défendue par le président régional Philippe Richert. Sa majorité, UMP-UDI, a dit « non à une méga-région », le 21 juillet, car le futur territoire sera « ingérable » puisque « les prises de décisions seront éloignées du terrain ». L’Alsace réclame en masse son propre maintien, mais le Pays Catalan, malgré sa cohérence, accuse un temps de retard.

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