La rapatriement partiel de l’Université de Perpignan dans le coeur de ville a été présenté en conseil municipal, jeudi 25 septembre. Cette démarche est un « retour », comme le signale l’Hôtel de ville en référence à l’histoire de l’établissement, fondé en 1350 et figurant parmi les plus anciennes universités d’Europe. La présentation de ce redéploiement historique a été effectuée, avec la participation préalable du président de l’Université, Fabrice Lorente, par le maire, Jean-Marc Pujol, et la la conseillère municipale déléguée à l’Université, Annabelle Brunet. Ce projet intitulé « Université en cœur de ville » concerne l’aménagement et la construction de bâtiments au centre-ville, afin d’accueillir certains enseignements et sa Fondation. Pour marquer les esprits, il débute dès le 29 septembre par l’affectation de la Salle des Actes et du premier étage de l’ancienne Université, à la lisière du quartier Saint-Jacques. Ces espaces accueilleront la Fondation, les soutenances de thèse, les séminaires de recherche et le Master Valorisation du Patrimoine.
Une finalisation à la rentrée 2017
Dans ses contours les plus ambitieux, le projet concerne le Couvent Saint-Sauveur et un bâtiment à construire sur l’lîlot Font Nova, dans le prolongement de la médiathèque municipale. Les travaux sont attendus sur ces deux sites en juin 2015, tandis que l’aménagement intégral de l’ancienne université sera amorcé fin 2015. La mairie annonce la livraison de cet ensemble « pour la rentrée de septembre 2017 ». L’Université en coeur de ville inclura 3.059 m2 et concernera 500 étudiants, dans une visée de dynamisation du centre-ville. En effet, à l’identique des grandes surfaces installées en périphérie depuis les années 1970, l’instauration d’un campus excentré n’a pas contribué à l’animation de l’hyper-centre perpignanais. Au contraire, l’insécurité ou le sentiment associé se sont développés rapidement, à la faveur d’une désertification sociologique. La mairie souhaite voir ses étudiants « réinvestir le cœur de ville et de permettre par leur présence quotidienne une véritable et durable revitalisation ».
Une histoire instable
Originellement situé dans le quartier Saint-Matthieu, puis dans l’îlot Font-Nova, aux portes du quartier Saint-Jacques, de 1729 à 1745, le campus du Roussillon s’est déplacé de 1745 et 1763 au couvent des dominicains et au palais épiscopal pour l’enseignement de la théologie, à la loge et à l’hôtel de ville pour le droit, et au jardin botanique pour l’enseignement de l’histoire naturelle. Manifestement instable, l’Université de Perpignan a investi la Casa Jordà, en 1763, selon le choix du maréchal Augustin-Joseph de Mailly. La Révolution Française, bien qu’émancipatrice, a entraîné sa suppression en 1793 et l’enseignement supérieur n’a été réintroduit qu’en 1956 dans la capitale du Roussillon, avant la refondation d’un établissement propre, en 1979.
L’Union Patronale salue l’initiative
Dans un communiqué, l’Union pour les Entreprises 66 (UPE), délégation territoriale du MEDEF à Perpignan, approuvait la démarche, ce vendredi 26 septembre. Son président, Alexis Melidonis, y voyait le « signal d’une décision commune de redynamisation de notre ville » et la possibilité de « favoriser les relations enseignement-entreprise ». Cette implantation devra permettre « l’accompagnement des porteurs de projets, de l’incubation jusqu’à leur implantation définitive ». A ce titre, l’UPE 66 organisera dans le courant de l’automne l’un de ses Conseils d’administration mensuels dans l’ancienne université.
