La Clau
Perpignan : le centre commercial le Carré d’or mobilise les politiques

Le futur centre commercial le Carré d’Or, en cours d’aménagement à l’Est de Perpignan, a reçu ce mercredi 20 août d’une centaine d’opposants. Cette réalisation controversée par une partie de la classe politique des Pyrénées-Orientales a mobilisé des commerçants du centre-ville réprouvant une concurrence supplémentaire. En milieu de matinée, malgré le temps dissuasif, les présents ont signalé leur refus, avec le soutien de l’élu municipal au commerce, Stéphane Ruel, de l’adjointe de quartier Caroline Ferrière-Sirère et de la conseillère Virginie Barre. Christine Espert, présidente du Mouvement Démocrate des Pyrénées-Orientales, l’UMP, Laurent Rosello, attaché parlementaire du député socialiste Jacques Cresta, le groupe de réflexion l’Olivier et son président Bruno Delmas, ainsi que Convergence Démocratique de Catalogne, ont représenté les délégations politiques. Le Front National était également présent en force, au travers de ses conseillers municipaux Annie Rappelin, Mohamed Bellebou, Marie-Thérèse Feisenbeck et Louis Aliot. Dans un communiqué, ce dernier a estimé que le maire, Jean-Marc Pujol, doit « être mis face à ses promesses de campagne, à savoir le gel de toutes extensions des surfaces commerciales en périphérie nuisant directement à l’activité du centre historique ». Sur ce même fil de pensée, en août 2013, Marine Le Pen déclarait en personne : « Quand je vois que dans ce département il y a un nombre inouï de grandes surfaces, je trouve ça suspect« .

« Dérive économique du territoire »

CDC, formation centriste, a entamé opportunément une campagne intitulée « Stop aux extensions de grandes surfaces », illustrée par des photographies aériennes des zones commerciales qui prennent Perpignan en étau. Le 18 août, elle signalait par communiqué s’opposer également aux extensions de surfaces prévues à « La Devesa à Pollestres » et au « Mas Guerido à Cabestany ». Fustigeant une « dérive économique du territoire » et des projets « conçus au détriment de l’économie du centre-ville », CDC constatait que le « petit commerce traditionnel des villages se meurt » et évoquait le moratoire sud-catalan sur les grandes surfaces, instauré en 2005. Mais dès le printemps, Jacques Cresta questionnait le rôle de la mairie de Perpignan dans ce dossier et soulignait avoir « saisi le Préfet ainsi que la Secrétaire d’Etat au commerce sur ces questions« .

Interrogations sur le choix des élus

La mobilisation du jour comportera des fruits incertains car elle questionne les choix stratégiques de la Commission départementale d’aménagement commercial, pilotée par les élus eux-mêmes et la préfecture des Pyrénées-Orientales. Au sein des partis politiques, elle comporte des frictions qui dépassent le cadre idéologique pour rejoindre celui des intérêts communaux. Cette action a coïncidé avec l’annonce du départ d’une nouvelle enseigne, du centre-ville vers la galerie marchande de Château-Roussillon. Le magasin d’habillement Jennyfer, implanté depuis 2000 rue de la Barre, artère commerciale depuis des siècles, déménagera prochainement face au futur Carré d’Or, après avoir investi la zone Porte d’Espagne, attenante à l’hypermarché Auchan.

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