Sans défendre l’homosexualité ou l’hétérosexualité, une association compte se faire entendre en Pays Catalan, à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine. « Idem, question de genre », fondée 2005 au sein du département de Sociologie de l’Université de Perpignan Via Domitia, organise ses « Journées du Matrimoine », au travers d’une exposition de portraits de Catalanes pionnières dans les domaines des Arts, de l’économie, de la science, de la politique ou de la résistance, dans le hall du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, les 14 et 15 septembre. Ce cercle de « recherche action sur les rapports de genre » prône le dépassement de la dualité opposant les sexes, fondatrice de la plupart des sociétés humaines. Les filles pouvant jouer au rugby et les garçons à la poupée, les identités masculine et féminine seraient des constructions culturelles, régies par l’opposition entre les deux sexes, selon cette association présidée par la réalisatrice de documentaires Cécile Lateule.
De la « Femme de Tautavel » à l’USAP féminin
Idem s’appuie sur la Conférence mondiale de l’ONU de 1995, organisée à Pékin et consacrée au sujet des femmes, événement qui a permis d’avancer à la face du monde la notion de genre. Identifiée dans la décennie 1950 par la psychiatrie américaine, reprise dans les années 1970 par certaines organisations féministes, notamment en France, cette notion désigne les différences non biologiques entre les femmes et les hommes. Défendue par certaines sphères politiques de gauche, elle a reçu indirectement, en 2011, en Pays Catalan, la réprobation de trois députés UMP d’alors, opposés à l’introduction du genre dans certains manuels scolaires. L’association perpignanaise, qui a édité un ouvrage intitulé « Matrimoine catalan », inaugure de nouveau locaux dans le quartier du Vernet, le 13 septembre. En guise de repères, elle revendique l’existence de la « Femme de Tautavel », contemporaine de l’Homme de Tautavel, et de l’équipe de l’USAP féminin, fondée en 1992.
