La Clau
Parc Naturel des Pyrénées Catalanes : opacité, arrangements et démissions

Le fonctionnement du Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes (PNR), structure administrative dont le siège est fixé à Olette, dans la région du Conflent, est nébuleux. Cette observation a été effectuée vendredi 19 mars par l’association “Bien vivre en Pyrénées catalanes” (BVPC), qui a souligné la récente démission d’une grande partie du conseil scientifique du parc, dont le président, Vincent Vlès. Cet universitaire renommé a été suivi par le professeur de biologie Jérôme Boissier, les historiens Nicolas Marty et Steve Hagimont, le géographe Pierre Dérioz et le directeur écologue Roger Prodon, mais l’entomologiste Pierre Jay-Robert et l’ornithologue Jacques Lepart les avaient précédés en 2019.

Une information cloisonnée

L’ex-président Vincent Vlès dénonce une structure fictive, au sein de la laquelle tout serait décidé à l’avance, dans une fausse concertation de façade. “Pour qu’un conseil scientifique fonctionne, il faut l’alimenter en dossiers, en informations et lui poser des questions”, déclare le démissionnaire à BVPC, qui soulève le lièvre. Le PNR a notamment émis un avis sur l’installation d’une Centrale thermodynamique à Llo, en 2016, sans en informer le conseil, mais avec l’autorisation du Préfet. Ce cloisonnement de l’information, au service d’intérêts opaques, a également présidé à la validation d’un avis sur la liaison des domaines skiables Formiguères/Les Angles-Font-Romeu/Pyrénées 2000, “sans données scientifiques documentées”, indique le professeur émérite de l’Université de Toulouse, spécialisé en direction de recherches en aménagement et urbanisme touristique. Concernant la reconversion de la station de ski du Puigmal, en 2020, le Conseil scientifique a été averti par l’extérieur, non par le Parc, dont services étaient “parfaitement informés du projet” et même “participaient aux rendus des études de faisabilité économiques”.

Marre d’être considérés comme des faire-valoir

Las d’être envisagés comme de simples cautions intellectuelles, voire carrément pris pour des imbéciles et de subir des actions menées dans leur dos, les démissionnaires révèlent en creux des accointances négatives entre une structure fantomatique et le pouvoir dominant. Un “manque de transparence et de confiance” est regretté par le professeur Vlès. Pour sa part, BPVC fustige une structure fixée sur des “logiques de développement d’un autre temps, où on continue à consommer des espaces naturels et agricoles pour construire de nouvelles résidences secondaires ou de nouveaux équipements à l’utilité douteuse, comme la zone commerciale d’Ur”.

28 emplois

Le PNR des Pyrénées Catalanes, fondé en 2004, financé par la région “Occitanie” et le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, est un outil d’organisation territoriale qui embrasse 66 communes, 55 % de forêt, 7 réserves naturelles et 23 000 personnes, de la commune de Catllar jusqu’à Porté-Puymorens, en Cerdagne. Son actuelle charte d’accompagnement territorial court jusqu’en 2026. Présidé par Hermeline Malherbe, également présidente du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, il emploie 28 personnes.

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