La Clau
Millas, Cosprons, Sorède, Prats de Mollo… Où a-t-on brûlé des sorcières en Pays Catalan ?

Pour la première fois, la liste des exécutions de bruixes en Catalogne du Nord est consultable sous forme de carte. Cette distribution dans l’espace est le fait du magazine Sàpiens, édité à Barcelone. Où a-ton brûlé des sorcières, dans le cadre d’une chasse orchestrée par les autorités soupçonnant ces femmes de maléfices ? Pas moins d’une cinquantaine de sorcières ont été jugées à Perpignan par le gouverneur du Roussillon entre 1618 et 1619. Parmi ces condamnées à mort, 12 ont été exécutées fourches sur des patibulaires, qui permettaient, au passage, d’exposer leur corps à la population. Ces deux mêmes années, la seigneurie d’Ille-sur-Têt a mené à la fourche plusieurs femmes, un sort subi par d’autres bruixes à Néfiach et Millas, dont l’une s’appelait “Na Capella”. En 1692, la Perpignanaise Àngela Querça a été jugée par le maire, et condamnée.

Région par région, du Roussillon au Capcir, du Vallespir à la Cerdagne, la cartographie de la répression des sorcières est précise. Cette mise en lumière en format digital ne révèle que mieux l’une des grandes discriminations auxquelles les femmes ont été soumises au cours de l’Histoire. Dans une société fortement imprégnée de misogynes, la chasse aux sorcières était l’occasion de pointer du doigt des femmes injustement accusée de provoquer la mort. Cette véritable répression, largement acceptée, prend un relief particulier à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, qui se déroule ce lundi 8 mars.

L’Inquisition, une période faste

Dans les archives, la liste des exécutions de sorcières dans le cadre de l’Inquisition, principalement de 1517 et 1784, est nominative. On découvre l’exécution que la commanderie des hospitaliers de Collioure a fait exécuter Antònia Forja, né à Terrats, en 1630. La cour de Peratallada, en plaine de l’Empordà, a jugé plusieurs femmes de Maureillas en 1607. Plus haut, à Prats de Molló, Maria Magdalena Suquet i Margarida Anna Rosant ont été jugées par la mairie, puis par le Conseil souverain du Roussillon, en 1697. La première a été déplacée de force, la seconde reçu une amende. Elne en 1605, puis Palau del vidre, Sorède et Laroque-des-Albères en 1618-1619, avec des condamnations à la fourche, sont d’autres exemples de ces exécutions. Argelès, Cosprons et Banyuls figurent aussi sur la précieuse carte, en consultation gratuite.

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