Le phénomène de l’âne catalan, qui signifie depuis 2003 la multiplication d’autocollants à l’effigie de l’âne du pays sur d’innombrables véhicules et une longue déclinaison sur des serviettes de plage, porte-clefs, casquettes et même strings, comporte un revers judiciaire. Fin juillet, le tribunal de Barcelone est parvenu à la conclusion que le Burro Català que nous connaissons est la copie d’un logo antérieur, créé par un jeune de Sant Cugat del Vallès, Eloi Alegre, sur commande de l’Association pour la Promotion de la Race Asinienne Catalane. La justice catalane considère que malgré la copie, l’image désormais la plus répandue est un dérivé légal qui n’affecte pas la propriété intellectuelle. Le logo retouché de l’âne catalan -les testicules ont été ôtés-, parti de la ville de Banyoles, entre Figueres et Girona, il y a 5 ans, a rejoint immédiatement Perpignan. L’image sobre et sympathique de l’animal national est vouée à représenter un combat pacifique et déterminé contre le centralisme uniformisateur, représenté par le taureau espagnol. Cet âne, nationaliste au Sud des Albères, s’est vite en élément folklorique en Catalogne Nord, accompagné de nombreuses contrefaçons générant davantage de business que de sentiments, vers une banalisation jusque dans les hypermarchés.
