Le virage souverainiste amorcé ces derniers mois par la Catalogne du sud se traduit dans les chiffres, selon un sondage de l’Institut Noxa. Ce dimanche, le quotidien barcelonais La Vanguardia a révélé qu’une proportion de 47 % des personnes interrogées sont favorables à la création d’un Etat catalan, contre 37 % s’y opposant. Cette étonnante popularité de l’indépendantisme catalan, la plus forte jamais enregistrée, est accentuée par l’échec du statut d’autonomie catalan de 2005, approuvé en Catalogne mais amoindri par Madrid dans ses prérogatives. A l’approche des élections catalanes, dont la victoire est pressentie pour la coalition de centre-droit Convergence et Union (CiU), cette sympathie pour une Catalogne indépendante ébranle les états-majors politiques. Car l’électorat souverainiste, maintenant décisif, est convoité par les partis majoritaires, c’est-à-dire CiU, mais également, quoiqu’au prix de contorsions, le Parti des Socialistes de Catalogne, simplement fédéraliste. En privé, le président de CiU, Artur Mas, avoue être favorable à l’indépendance de la Catalogne, mais sa coalition est plus timorée. En guise de forcing, Joan Puigcercós, président du parti indépendantiste Esquerra Republicana (Gauche républicaine), a jugé ce dimanche que CiU doit « sortir de l’armoire ».
