La Clau
L’État, condamné à verser 25.000 euros à la veuve de Jacques Bouille

L’action en justice lancée en septembre 2009 par la veuve du docteur Jacques Bouille, maire de Saint-Cyprien, mort par suicide à la prison de Perpignan, porte ses fruits. Ce mardi, le Tribunal Administratif de Montpellier a suivi l’avis prononcé en début de mois par le rapporteur public, mettant l’État à contribution. Quelques mois après la disparition du premier magistrat de la ville côtière, dans un tumulte politique financier de grande envergure, qui laisse encore des traces, Marie-Antoinette Bouille avait accusé les autorités judiciaires de négligences envers son époux, qui avait mis fin à ses jours en utilisant la ceinture de son peignoir de bain. Médicalement suivi en raison d’une fragilité psychologique provoquée par son incarcération, l’élu avait échangé plusieurs lettres avec ses proches, dont la dernière, annonciatrice du pire, indiquait « Ceux qui ont voulu me briser y sont parvenus ». L’État est ainsi condamné à verser 25.000 à Mme Bouille, au titre de préjudices moraux. Celle-ci, considère insuffisant le dispositif d’encadrement de son mari, alors même que son désespoir, et ses conséquences prévisibles, constituaient une certidude. Jacques Bouille, amateur de faste, décédé dans la nuit du 23 au 24 mai 2009, aura vécu les dernières semaines de sa vie dans un immense contraste avec ses années à la tête de la mairie de Saint-Cyprien. Selon son propre témoignage, quatre jours avant d’en finir avec la vie il a dû faire face à l’inondation de la cellule de prison, qu’il a décrite de la sorte : « Cela paraît n’émouvoir personne. Et maintenant, ça pue le moisi et on baigne dans l’humidité ».

Partager

Icona de pantalla completa