La journée du 12 octobre, fête nationale espagnole intitulée « Journée de l’Hispanité », mobilisera à Barcelone les adversaires du processus souverainiste catalan. Après un coup d’essai en 2012, rassemblant entre 6000 et 60.000 personnes selon les sources, un appel est lancé cette année par une dizaine d’associations et partis politiques, notamment le collectif plus ou moins modéré « Nous sommes la Catalogne, nous sommes l’Espagne ». Cette mouvance comporte le « Movimiento 12-O » (Mouvement du 12 octobre), dont le porte-parole, Ángel Hernández Guardia, souhaite « défendre l’union de l’Espagne contenue dans la Constitution » et refuse le « défi séparatiste promu par la gauche communiste et la droite nationaliste catalane », qui manifesteraient une « hispanophobie ».

Rassemblement ouvertement fasciste

Le rassemblement barcelonais, prévu Place de Catalogne à midi, sera précédé, dans le quartier de Sants, d’une grande réunion des ultras, promue sur une vidéo agressive. Ouvertement fasciste, le groupe « España en Marcha », qui rassemble la Phalange franquiste, les associations Noeud patriotique espagnol et Alliance Nationale ainsi que le Mouvement Catholique Espagnol, prévoit de rejoindre le secteur de la colline de Montjuïc. Ces groupes radicaux, placés sous haute surveillance policière, critiquent autant la stratégie politique catalane vers l’indépendance qu’un manque de fermeté du gouvernement espagnol. l’unité de l’Espagne « ne se vote pas et ne se négocie pas », selon L’Espagne en Marche, essentiellement composée de jeunes éléments masculins. Des autocars venus de Madrid sont attendus, mais l’inquiétude des autorités se centre sur la ville de Tarragone, où ces militants nationalistes espagnols se déplaceront dans l’après-midi.

« Nous sommes prêts à la guerre »

Les emportements verbaux face à la montée de l’indépendantisme catalan s’accompagnent désormais de déclarations belliqueuses, qui signalent une tension nouvelle issue des milieux nationalistes espagnols. Le 2 octobre, Pedro Pablo Peñale, leader de l’Alliance Nationale, dont l’Etat espagnol mesure actuellement la possibilité d’interdiction, déclarait ouvertement « Nous sommes prêts à la guerre » en cas d’indépendance. Interrogé sur la très respectable chaîne de télévision madrilène Cuatro, le dirigeant de ce parti néo-nazi assumé, fondé en 2005, ajoutait, au sujet d’une éventuelle prise de souveraineté catalane : « tenez pour sûr qu’il aura du sang (…) s’il faut de la lutte armée, il y aura de la lutte armée ».

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