La Clau
Les conséquences du TGV, en question à Perpignan

L’entrée en service de la Ligne à Grande Vitesse entre Perpignan et Barcelone, en avril 2013, induit des questions sans réponse au sujet des cadences de trains et des tarifs. Seule certitude, la petite heure séparant les deux villes modifiera le rapport entre la distance et le temps. Pour fournir de nouvelles données et analyser les scénarios possibles, le think tank Opencat invite différents spécialistes, vendredi 9 novembre à Perpignan. Une conférence-débat, intitulée « TGV Barcelone-Perpignan, vraiment une révolution ? », réunira l’avocat transfrontalier Hervé Germà, établi à Perpignan, et Jordi Fuster, chef de Projets Mobilité de l’Agence Barcelona Regional, chargée des stratégies urbanistiques et structurelles de l’espace métropolitain de la capitale catalane. A cette occasion, le cercle de réflexion prônant un « espace transfrontalier positif » convoque également Romain Grau, Vice-Président de l’Agglomération Méditerranée, en charge de l’Economie de ce territoire, et Carles Ribas, maire-adjoint de la Ville de Girona, en charge du projet ferroviaire.

Une « recomposition » des villes traversées par le TGV

Sous la coordination de Vincent Dumas, Président d’Opencat, les interventions des présents permettront une confrontation des différentes stratégies envers la Grande Vitesse, avec l’expérience de Barcelone, connectée à Madrid depuis 2008. Vincent Dumas, qui ose parler de « révolution psychologique », évoque des « indiscrétions » de la société espagnole Renfe, faisant état de « deux aller-retour quotidiens Perpignan-Barcelone, avec une correspondance à Figueres et un arrêt à Girona », à compter du 12 décembre 2012, en préfiguration de l’ouverture en continu, au printemps prochain. Dès lors s’y ajouteraient « deux aller-retour Barcelone-Paris, un aller-retour Barcelone-Lyon et un autre Barcelone-Marseille ». Ces informations précieuses annoncent selon lui une « certaine recomposition des fonctions urbaines et métropolitaines », spécifiquement en Roussillon. Alors que les futures migrations pendulaires, qui désignent les déplacements d’une ville à l’autre pour des raisons de travail, restent à mesurer, Opencat envisage une première époque d’utilisation du TGV à des fins touristiques, les Pyrénées-Orientales se trouvant « brutalement » liées à un « espace ibérique négligé pendant plusieurs siècles ». Le droit du travail et les taxes propres à chaque territoire seront également traités lors de ce rendez-vous public, proposé à l’Hôtel d’Agglomération Perpignan Méditerranée, à 30 mètres de la gare TGV de Perpignan. Sans euphorie envers la grande vitesse, le cercle de réflexion avertit : « la Catalogne en quête d’indépendance rencontrera une escale modeste à Perpignan. Sommes-nous préparés à recevoir les retombées de cette jonction ferroviaire inscrite sur le grand axe Séville-Madrid-Marseille-Lyon-Paris ? ».

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