Les 15.000 bonnets rouges de Quimper, qui ont manifesté ce samedi 2 novembre, inspirent le responsable des Jeunesses Communistes des Pyrénées-Orientales, Farid Mellal. Dans un communiqué, l’élu de la ville de Cabestany appelle une « grande mobilisation de l’ensemble du département », sous forme d’événement « sang et or », dans l’un des « départements les plus pauvres » de l’Hexagone, au taux de chômage de « près de 27 % de la population la plus jeune ». Le conseiller municipal, regrettant que « l’espoir du changement promis par notre président » ait cédé sa place, en Pays Catalan, au « désenchantement de milliers de personnes qui tirent la langue chaque fin de mois », estime que « le jeune et le vieux voient leur situation s’assombrir chaque jour avec l’annonce d’une nouvelle taxe ». Ce point de vue symbolique rappelle que la multiplication des fermetures d’usines bretonnes survient plusieurs décennies après celle du Roussillon, où la classe ouvrière résiduelle n’est plus industrielle, mais employée commerciale ou salariée du BTP.
En Roussillon, un déclin industriel résumé par l’année 1984
Les Pyrénées-Orientales, précoces dans la casse industrielle, devraient célébrer en silence, en 2014, le trentième anniversaire de la mort des Poupées Bella, ancien leader européen. En 1984, ce fait économique de poids signalait un déclin, complété par la périclitation de la conserverie Murville de Saint-Estève, des Eaux du Boulou ou encore de l’industrie pornographique Défi, qui n’a pas su enfourcher le cheval du DVD. Ces anciennes réussites productives, tombées dans l’ornière de l’histoire récente et non remplacées dans l’actualité, ont anticipé la réalité bretonne.