La Clau
Les bébés requins font leur éducation au large de Saint-Cyprien

Le large de la côte roussillonnaise, en particulier les abords de la commune de Saint-Cyprien, seront prochainement l’objet d’une mission d’observation inédite. En effet, les requins qui vivent au large des côtes méditerranéennes, en territoires français et espagnol, sont le plus souvent de jeunes spécimens, comme le confirment depuis plusieurs années les pêcheurs au gros et les scientifiques. Cette caractéristique interpelle les spécialistes, qui multiplient les études afin de comprendre les raisons de cette présence juvénile. « L’Association Ichtyologique pour l’Etude, la Recherche, l’Observation dans la Nature des Sélaciens » (Ailerons), créée en 2006 à Montpellier pour favoriser l’étude et la conservation des poissons dits « élasmobranches« , dont font partie les requins, se penche fortement sur cette question. Dès la fin de l’été, une campagne de prospection en mer sera ainsi mise en place au large de Saint-Cyprien, en Pays Catalan, et de Carnon, dans le département de l’Hérault. L’objectif visé est de saisir pourquoi la plupart des requins capturés à des fins scientifiques, avant d’être relâché, sont souvent loin d’avoir atteint sa taille adulte.

Selon le président d’Ailerons, Nicolas Ziani, interrogé ce mercredi par l’Agence France Presse, « Les abords des côtes françaises servent de nurserie aux squales ». Les bébés pourraient y être en nombre pour des questions de nourriture, de qualité et de température de l’eau, ainsi que de présence de grandes profondeurs. Ces qualités formeraient un écosystème propice au développement des requins, qui vivent toujours à au moins 10 km au large. La campagne menée portera sur le repérage d’invididus, et le prélèvement d’ADN, dont l’analyse devra déterminer les liens de parenté et les origines des requins. Ce but généalogique difficile à accomplir, car la Méditerranée compte 51 espèces de requins, sera complété par une autre tentative, aux abords de Cerbère et Portbou. Dans ce secteur, des balises satellites seront placées sur les requins capturés, dont la présence est fréquente, afin de pouvoir suivre leurs parcours géographiques.

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