La construction d’un nouvel établissement de l’enseigne américaine de restauration rapide McDonald’s, aux portes de la ville de Thuir, en plaine du Roussillon, suscite des désapprobations patrimoniales. Le bâtiment, dont les travaux sont menés à la vitesse de l’éclair, depuis plusieurs semaines, a été édifié face à la chapelle gothique de la Pietat, véritable joyau du territoire. L’association « Protégeons l’Intérêt Écologique Travaillons pour l’Aménagement Durable » (PIETAT), selon laquelle « la chapelle de la Pietat a été sacrifiée », s’est vertement exprimée sur le sujet, vendredi. Cette structure a vu le jour en 2005, dans le but de défendre l’environnement, de surveiller le « développement économique » et celui de « l’urbanisation publique ou privée », tout en veillant au respect du « principe de développement durable ». Selon ses dirigeants, le site qui entoure le petit monument « est flanqué depuis plus de 10 ans d’une aire non adaptée (…) pour les gens du voyage, et tout récemment, d’une restauration rapide ». La chapelle est restée intacte, mais elle est désormais bordée d’un futur accès pour les futurs clients, qui a « rogné les quelques mètres carrés d’espace vert ».
Ce choc entre le XVe et le XXIe siècle, fruit de la traversée du dédale des autorisations légales, peut laisser les observateurs songeurs, mais dans une démarche étrangère à la spiritualité religieuse. Selon PIETAT, le lieu de culte, fondé sur les cinq chemins royaux de Thuir, « aurait dû être considéré avec respect, égards, déférence (…), restauré avec des matériaux nobles (…), valorisé dans un environnement verdoyant ». Cependant, McDonald’s France s’appuie sur une absence de classement au registre des monuments historiques de ce « Mac Do de la chapelle ». Ce futur restaurant, inauguré le 21 septembre, sera le 12e de l’enseigne rouge et jaune en Pays Catalan. Le géant du hamburguer prépare actuellement la création de deux autres établissements sur le territoire.
