Le triple meurtre perpétré à Rivesaltes par un homme de 78 ans, Joachim Toro, met au jour une ancienne situation sordide, directement liée à la dramatique conclusion survenue ce jeudi. L’auteur des faits, qui ont coûté la vie à trois innocents visés au hasard sur la voie publique, entretenait une relation discrète avec une femme de 30 ans, qui l’a éconduit ce jeudi après-midi. Cette rupture, qui a engendré une crise de furie de la part du vieil amant, a fait suite à plusieurs années de rapports rémunérés entre les deux personnes, comme le signalait ce vendredi matin le procureur de la République dans les Pyrénées-Orientales, Jean-Pierre Dréno. Mais le même magistrat a dû se résoudre à compléter ses informations, ce vendredi après-midi, en signifiant que la relation entre le vieil homme et la jeune femme datait de vingt ans. Ce nouvel élément aggrave l’affaire, car à la mort de trois Rivesaltais s’ajoute la révélation d’une ancienne situation de pédophilie présumée. La jeune femme, âgée de 9 à 10 ans lors des premières rapports entretenus avec celui qui deviendrait meurtrier, a effectué un témoignage accablant au sujet de l’aïeul. Affirmant avoir été régulièrement harcelée et menacée au téléphone par le vieil homme, cette victime, vivante, avait annoncé à M. Toro son intention de porter plainte pour viol et agression sexuelle sur mineur. La jeune femme a d’ailleurs effectué une démarche en ce sens, ce jeudi soir, après le terrible évènement de l’après-midi.
A Rivesaltes, la stupeur était à son comble. La voilà renforcée, compte tenu du profil avenant de Joachim Toro, connu de tous. Cette homme jovial, porté sur l’humour trivial et généralement de bonne humeur, semble avoit craint les révélations, certes tardives, de son ancienne « compagne », qu’il a connue enfant, dans un secret terriblement gênant. Celle-ci, qui a rendu visite à l’homme furieux en compagnie de sa cousine, n’imaginait pas susciter une telle réaction de la part de celui qui était son voisin au tout début des années 1990, et avait commencé à l’amadouer en lui offrant des friandises. Ce scénario répond aux clichés populaires qui illustrent les stratégies malignes des individus pédophiles. Ce vendredi soir, l’homme au centre de l’affaire, lui-même blessé au visage lorsqu’il a tenté de se suicider, se trouvait dans un état très critique à l’Hôpital Saint-Jean de Perpignan, tandis que la jeune femme était elle-même hospitalisée, après diagnostic d’un état de choc psychologique.
