Le projet de mémorial du Camp de Rivesaltes, en panne chronique, a reçu hier à midi un coup d’accélérateur symbolique : le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel, en visite sur le site, a évoqué une nécessaire participation de l’état à cette réalisation et a promis de relayer prochainement ce besoin directement auprès de Nicolas Sarkozy, qu’il a prévu de rencontrer à Washington. Ce soutien de taille s’ajoute à celui de Robert Badinter, ancien garde des sceaux français, pour une aide de 9 millions d’euros dans un projet dont l’envergure dépasse les frontières catalanes. Ce mémorial doit être installé sur les lieux-mêmes de l’internement des indésirables du XXe siècle : Juifs, Espagnols, Harkis, Gitans, prisonniers Allemands et collaborateurs français, enfermés selon les séquences politiques de 1938 à 1970. Pour l’heure, trois stèles ont été installées depuis 1994 en hommage aux internés juifs, harkis et espagnols, avant le lancement en 1998 d’un projet regroupant un centre d’informations et de mémoire, piloté par le Conseil Général des Pyrénées-Orientales, propriétaire de 42 hectares de ce site inhospitalier. Le budget est établi, les plans sont faits, les soutiens sont là. Seul manque désormais un opportun « coup politique » médiatisable pour le Président de la République Française, sensible à la notion de réparation historique.
