La Clau
Le futur président catalan Artur Mas annonce 4 ans de « transition nationale »

A la veille d’un premier tour de scrutin parlementaire prévu ce mardi, le futur président du gouvernement de Catalogne, Artur Mas, a surpris son opposition et séduit sa majorité, ce lundi, au Parlement de Catalogne, à Barcelone. Dans le cadre du débat d’investiture du vainqueur des élections du 28 novembre, le leader centriste et nationaliste catalan, qui tente, sans nécessaire espoir, d’obtenir un soutien plus large que celui de ses 62 députés, a convaincu le futur chef de l’opposition socialiste, Joaquim Nadal, d’organiser en Catalogne un sommet consacré à la crise. Mais la proposition la plus controversée de l’intervention de M. Mas a concerné une « transition nationale » du territoire, qu’il propose de mener lors de ses quatre années de mandat. Par cette formule sibylline, le futur président de la Generalitat de Catalunya entend contenter les secteurs souverainistes catalans, en rappel de la marée humaine de 1,1 million de personnes répandue le 10 juin dernier à Barcelone en défense du statut d’autonomie catalan. Il entend aussi, sans effrayer le secteur conservateur de l’électorat de sa coalition, Convergence et Union, déployer une image constructive, celle d’un but à atteindre, source d’exaltation populaire, notamment face aux interrogations multiples qui habitent la population.

Ce but mystérieux, qui décrit, selon les commentateurs, une campagne pour l’obtention de la gestion intégrale de la fiscalité en Catalogne, dénommée « concert econòmic », n’est pas du goût de la droite espagnole représentée par le Partido Popular, dont les 18 députés sont menés au sein de la chambre catalane par Alicia Sánchez-Camacho. Si Artur Mas juge impossible la transformation de la structure de l’Etat espagnol au bénéfice du développement de la Catalogne et de la résolution de la crise, Mme Sánchez-Camacho défend l’idée d’une structure d’Etat opérationnelle, et d’une Catalogne trop gourmande. De plus, elle juge que ce nouveau souhait d’émancipation catalane, qui pose une question nationale, rend impossible le soutien des siens à l’investiture de M. Mas. Ce dernier, qui ne comptera pas non plus sur l’appui socialiste, historiquement tiraillé entre la défense de la Catalogne et celle du cadre espagnol, sera très vraisemblablement élu jeudi. En effet, selon la procédure, en cas de non élection au premier tour de scrutin des 135 députés du Parlement de Catalogne, un candidat a la présidence du gouvernement du territoire peut l’être au second tour, organisé 48 heures plus tard. Cette éventualité paraît être une évidence cette semaine.

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