La Clau
Le Front National dénonce « Perpignan la violente »

Les faits de délinquance à Perpignan suscitent une prise de position du Front National, développée le 30 août. Alors qu’un seul et même bureau de tabac du quartier du Moulin à Vent a fait l’objet de braquages à main armée le 16 mars puis le 27 août, le parti de Marine Le Pen a intitulé un communiqué « Perpignan la violente ». Cette déclaration, signée par Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, secrétaire départementale du FN dans les Pyrénées-Orientales et conseillère régionale du Languedoc- Roussillon, membre élue du Comité central du mouvement. Selon son sentiment, la capitale du Roussillon, « surnommée Perpignan la Catalane », est devenue « Perpignan la violente » à la faveur d’un « laxisme de nos politiciens de l’UMPS ». L’élue régionale rappelle que, siégeant au conseil municipal de Perpignan en 2008, aux côtés de Louis Aliot, homme fort du parti en Pays Catalan, elle a « toujours voté pour les caméras de surveillance« , les siens étant les seuls à avoir « prévu le devenir de notre ville et même de notre département ». Mme Costa-Fesenbeck, tout en assurant que seul le Front National « donnera les pouvoirs nécessaires à la Police et à la Justice pour enrayer cet engrenage » de violence, à fort impact médiatique, affirme son soutien aux habitants et commerçants du quartier concerné. Avec empathie, elle se déclare solidaire de celles et ceux qui vivent « la peur au ventre » et soutient une pétition demandant des caméras, davantage de patrouilles de police et une évolution des méthodes, « pour que le travail des policiers ne soit pas un leurre ».

Stratégie émotionnelle sur pourcentages flatteurs

En août 2010, le FN s’était également exprimé dans un contexte perpignanais de faits divers à caractère violent, alors que les statistiques officielles manifestaient un relatif déclin de la délinquance. Sur ce principe de prise en compte de l’actualité connue par la plupart, mais relativisée par la force publique, le parti profite des effets dupliqués de la réalité, en renforçant la charge émotionnelle. La droite populiste, qui souhaite affirmer une présence sur le terrain en compensation d’une représentativité rarement incarnée par des personnalités locales, se veut attentive aux inquiétudes d’un certain Perpignan réel. Elle a obtenu un score de 24,93 % dans le quartier du Moulin à vent lors des élections législatives de 2012, après y avoir réalisé de 22,89 % à l’occasion de l’élection présidentielle.

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