La Clau
La violence scolaire à Perpignan est-elle réelle ?

L’agression d’un professeur par une élève de 13 ans, jeudi 17 octobre à Perpignan, réveille la question d’un nouveau genre de violence en milieu scolaire. L’enseignante, en poste au Collège Saint-Exupéry, situé dans le quartier du Moulin à vent, a dû être transportée aux urgences sous l’effet de plusieurs traumatismes provoqués par la pré-adolescente. Roxanne, élève de quatrième en Section d’enseignement général et professionnel adapté, aurait giflé son professeur puis lui aurait asséné un coup de poing sur le nez, lors d’un cours de français, face à ses camarades. Cette affaire, qui mobilise l’attention de l’Education nationale, est judiciaire, car le très jeune agresseur a comparu face au parquet de Perpignan avant d’être mis en examen, samedi 19 octobre, au motif de « violences sur personne chargée d’une mission de service public ». L’élève, qui a passé une nuit en garde à vue, affirme avoir simplement réagi aux injures de l’enseignante, tandis que sa mère a porté plainte contre cette dernière en arguant de violences portées sur sa fille.

« Les incivilités en classe se multiplient »

Il y a tout juste un an, l’émoi s’emparait de la communauté éducative du Pays Catalan, suite à l’agression d’une enseignante du Collège Pons de Perpignan. Imputés à une élève de 12 ans, les faits s’étaient produits le 4 octobre et avaient occasionné, comme les plus récents, un arrêt de travail des collègues de la victime. Cette situation et la dernière sont similaires, au-delà d’une forte médiatisation nationale. A l’époque, face à une éventuelle montée de violence, l’inspection académique des Pyrénées-Orientales, en représentation directe du ministère de l’Education nationale, avait lancé un « audit« de l’ambiance de l’établissement, situé dans le quartier populaire du Vernet. Mais cet intérêt, illustré par une « réunion de pilotage » et des « temps de concertation », n’a pas évité les répliques extérieures. Au collège Saint-Exupéry, un élève en proie à des troubles psychiques a dû être arrêté à deux reprises, en janvier dernier, tandis que les enseignants faisaient jouer leur droit de retrait. Dans le sillage de la dernière agression, le représentant départemental du Syndicat national des enseignants du second degré (SNES), Marc Moliner, avoue « les incivilités en classe se multiplient », mais les autorités ministérielles, par délégation à Perpignan, ne rejoignent pas ce constat.

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