La ville de Salt, à l’ouest de Girona, veut faire du catalan un outil d’insertion

La ville de Salt, rattachée à celle de Girona jusqu’en 1984, est en proie à des soulèvements de rue depuis plusieurs années, sans réelle solution à ce jour. La population immigrée est passée de moins de 10% en 2001 à 41,7% en 2010 dans cette ville de 30.000 habitants, qui prend des allures de tour de Babel, avec 36 nationalités différentes, parmi lesquelles les Latino-Américains, très majoritairement hispanophones, ne représentent que 18,5%. Alors que dans certains quartiers de Salt, les écoles publiques accueillent jusqu’à 70% d’enfants étrangers, les chiffres ne retenaient pas particulièrement l’attention en période de croissance économique. Mais il prennent une autre connotation, dangereuse, sous le prisme de la crise. Jusqu’en 2008, le secteur du bâtiment, désormais effondré sous les difficultés, a fourni du travail à une population qui ignorait parfois tout ou presque du catalan, comme de l’espagnol. Dans l’ensemble, cette situation a rendu difficiles les perspectives de reclassement ou de formation. Dans l’actualité, le gouvernement espagnol de José Luis Zapatero, qui a régularisé près de 700.000 étrangers en 2005, propose le versement de l’intégralité de leurs indemnités aux chômeurs étrangers en échange d’un retour au pays, solution radicale déjà acceptée 23.000 personnes en Espagne. Le même gouvernement lance un plan de cohésion sociale visant directement les causes de l’exclusion, par une enveloppe de deux millions d’euros débloquée récemment en faveur des cinq villes catalanes où les taux d’immigration et d’exclusion sont les plus élevés. La ville de Salt, concernée par ce plan, souhaite ainsi accomplir un effort sur l’apprentissage du catalan, par la modeste somme de 17.000 euros, allouée au financement de cours adressés à 1200 élèves, dès ce mois de février, jusqu’en juin. En parallèle, plus 80 personnes analphabètes sont actuellement placées sur les listes d’attente du Centre de Formation pour Adultes de Salt.