La Clau
La “ségrégation résidentielle” ne s’aggrave pas en Roussillon selon l’Insee

Habiter, mais travailler là-bas, est une constante de la vie française depuis l’avènement de l’automobile associé aux routes adaptées. Ce principe du “territoire vécu” évoqué par les sociologues induit une existence partagée entre plusieurs communes, selon un nomadisme restreint mais permanent. La dernière série de statistiques publiée ce jeudi 23 septembre par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) au sujet de la mixité sociale de 1990 à 2017, notamment en Roussillon, oriente sur ce sujet. Elle mesure la proportion de cadres qui habitent différents secteurs. Dans l’aire d’attraction de Perpignan (entendue comme englobant Cabestany et Saint-Estève), ils sont 12% parmi les actifs en emploi, mais 17% au total, si on ajoute ceux qui résident ailleurs.

A Perpignan, un quart de la population “habite dans l’un des neuf quartiers prioritaires de la ville et l’habitat majoritairement ancien y est peu prisé par les ménages les plus aisés”, souligne le rapport. Ainsi, les quartiers où les cadres sont plus rares “sont souvent ceux où les ouvriers sont nombreux parmi les actifs occupés résidents”. Ces individus favorisés sont “généralement éloignés des villes-centres”. Certaines évidences, ou banalités, sont certifiées par les tableurs Excel de l’Insee, ce qui permet de ne plus douter. L’Insee, qui cite la commune de Millas comme commune à forte concentration d’ouvriers, à l’opposé des communes du piémont des Albères.

Carte ”d’autocorrélation spatiale” de l’Insee : les communes en bleu comportement une part élevée de cadres résidents. Le rouge indique la présence d’ouvriers. On perçoit clairement une “zone de disparité spatiale et sociale”.

L’institut national affirme que les mutations sociales n’entraînent pas de “hausse de la ségrégation résidentielle”. En clair, ce phénomène existe (les lotissements périphériques de Perpignan, les communes de Canohès, Saleilles ou Cabestany en témoignent), mais il ne s’accentue pas. Le rapport affirme que les “profondes mutations“ observées dans l’économie “ne s’accompagnent pas d’une hausse des disparités sociales entre communes”. De la sorte, la “ségrégation résidentielle a tendance à diminuer depuis 1990”, le “recul des disparités” est “net pour les cadres sur l’aire de Perpignan” et la “ségrégation spatiale des ouvriers a fortement reculé”. Au final, l’Insee annonce “plus de mixité sociale” sur le pôle de Perpignan.

Consultez ici le rapport complet.

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