La Clau
La « Gazette de Perpignan » intriguera le Roussillon dès le mois de juin

Le nouveau titre de presse attendu en Pays Catalan, La Gazette de Perpignan, avance à pas mesurés, pour une introduction sur le marché envisagée depuis 2002. S’il possède un nom de domaine Internet depuis juin 2010, le nouveau journal travaille une stratégie de prudence, dans un paysage réputé difficile, avant d’apparaître au grand jour en juin prochain. Ce nouveau journal, lancé par la Société Anonyme des Gazettes Associées, site à Montpellier, devrait bousculer l’offre actuelle des hebdomadaires édités dans les Pyrénées-Orientales. Par ordre d’importance, ceux-ci sont La Semaine du Roussillon, Le Petit Journal et Le Travailleur Catalan, chacun marqué, à différents niveaux, par une empreinte idéologique. Ouvertement communiste, Le Travailleur Catalan côtoie, dans les maisons de la presse, Le Petit Journal, très marqué à droite, et La Semaine du Roussillon, de centre-gauche, compatible avec l’extrême-gauche.

La lecture politique est rendue nécessaire dans ce panorama du papier, afin de situer par avance le positionnement de la future Gazette de Perpignan, immanquablement identique à celui de sa maison-mère, La Gazette de Montpellier. Ce dernier titre, créé en 1987, bénéficie en effet d’un large soutien de la sphère liée à la figure de Georges Frêche, qui survit à la disparition du Président de la Région Languedoc-Roussillon et ancien maire de Montpellier. En 2009, cet hebdomadaire a bénéficié, au travers de messages publicitaires, d’une aide indirecte de 1,3 millions d’euros, offerte par l’institution régionale, envers laquelle elle pratique une complaisance notoire. Son entrée dans le jeu médiatique du Pays Catalan, telle un chien dans un jeu de quilles, devrait pouvoir semer le trouble dès son arrivée, notamment par son prix de vente, de 1 euro seulement, et sa qualité graphique. Actuellement, le plus abouti des trois autres publications, La Semaine du Roussillon, est vendue au prix de 1,50 euros.

Au chapitre économique, dans un contexte permanent de difficultés du secteur des hebdomadaires, qui repose à Perpignan sur le militantisme de journalistes qui ne comptent plus leurs heures de travail, l’apparition du le nouveau venu reste une étrangeté. La possibilité d’un simple organe politique destiné à soutenir une candidature socialiste aux élections municipales de 2014 à Perpignan est la raison la plus sûre concernant cette Gazette, qui bénéficiera d’une sécurité économique, à l’inverse de ses concurrents. L’intention partisane devra alors être camouflée par des thèmes séduisants, dont La Gazette de Montpellier est devenue spécialiste. Dans une stratégie sociologique reliée à la frange « bobo », la publication languedocienne a traité dernièrement des sujets tel « bons restos dans l’Hérault à moins de 29 euros », les « crèches bio », et autres préoccupations de l’humanisme urbain et aisé.

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