La Clau
La cour des comptes accable la gestion délirante du festival Electrobeach

Le plus grand festival de musique électronique de France, Electrobeach, n’a pas un financement exemplaire. Dans un rapport paru le 4 octobre, la chambre régionale des comptes évoque la gestion “déficiente » de cet événement organisé depuis 2009 au Barcarès, avec une pause forcée par le Covid en 2020 et 2021.

Parmi les anomalies soulignées par l’administration, la société d’économie mixte (SEM) “Event Made In France », porteuse du festival depuis 2016, n’est pas en mesure de produire ses comptes de résultats de 2017 et 2018, tandis que son ancien directeur a remplacé, pendant un certain temps, ses “coordonnées bancaires à celles de la société ». L’audit des comptes de la société dénote une sous-capitalisation « malgré la présence de six actionnaires privés », la mairie du Barcarès assumant un “risque quasi-exclusif en cas de difficulté financière”. Celle-ci possède 74,08% du capital, qui s’élève à 135 000 euros, les partenaires en détiennent 25,92%, mais “bénéficient de relations contractuelles avec la SEM” ou avec la commune, souligne le rapport. La société publico-privée serait ainsi un montage permettant aux “actionnaires privés d’entrer au capital à moindre frais ».

Sous la lumière du spectacle, la venue de Carl Cox, David Guetta, Armin Van Buuren et Robin Schultz, parmi les plus grands DJs du monde, cache bien les coulisses du gigantesque Electrobeach. Le merchandising du festival pose question, en l’absence de “traçabilité des stocks de bracelets et de goodies ». Parmi les arrangements, un stand présente sur place a bénéficié d’une commission de 5% seulement, contre 23% pour les autres. Dans un fort mélange des genres, il apparaît que le maire, Alain Ferrand, reste gérant de la discothèque le Marina, dont un restaurant travaille avec le festival.

Il est possible que rien ne change

L’embrouillamini soulevé par la chambre régionale des comptes a des allures de caricature, tant les détails croustillants y rivalisent avec la gestion croquignolesque du denier public. Parmi les irrégularités, le rapport citeune activité de transport d’artistes facturées par un prestataire… qui, en réalité, est un syndicaliste reconnu, chargé des marchés public à la Ville de Perpignan. Justement, la passation de marchés publics est irrégulière pour Electrobeach, notamment pour ceux sont le montant dépasse 25 000 euros. Plus généralement, le texte, de 56 pages, relève une « absence de contrôle » de la SEM, c’est-à-dire la possibilité de continuité d’une gouvernance extravagante.

Consultez ici le rapport intégral de la Chambre régionale des comptes sur le festival Electrobeach.

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