La mobilisation des Indignés débutée au mois de mai à Barcelone a échaudé le gouvernement catalan, dont le ministre-conseiller de l’Intérieur, Felip Puig, prépare une refonte des dispositifs policiers. Au nom de l’ordre public, les services gouvernementaux, présents sur l’ensemble des quatre provinces sud-catalanes, de la Jonquera au Delta de l’Ebre, ont révélé vendredi un plan de réorganisation des équipes anti-émeutes. D’après une indiscrétion qui n’a pas été démentie par le département de l’Intérieur de la Generalitat de Catalogne, celui prévoit notamment d’augmenter le nombre d’agents, de se doter de canons à eau, et de faire usage de gaz. Cette politique, qui tend à renforcer la politique sécuritaire, a été directement inspirée d’un séjour effectué début août par la direction des Mossos d’Esquadra, la police catalane, auprès des forces de police allemande.
Sur demande expresse de M. Puig, les agents catalans ont obtenu une aide sérieuse en matière de stratégie et de conseils, tout en prenant note des références de matériel à utiliser. Ce voyage d’étude, effectué à Francfort, s’est accompagné d’une visite auprès de responsables de divisions spécialisée dans les troubles urbains, rattachées à l’État de Rhénanie-Palatinat. Les techniques allemandes de dispersion de manifestants ont particulièrement interpellé les Mossos d’Esquadra, qui s’apprêtent à en appliquer une version adaptée dès les prochains mois. Le plan envisagé se situe dans la logique de l’habilitation des policiers sud-catalans, en vigueur depuis le printemps, à tirer avec des flash-ball sur les personnes qui brûlent du mobilier urbain. Par ailleurs, le département de l’Intérieur a confirmé la semaine dernière l’introduction de caméras vidéo sur les casques de agents des brigades mobiles, à partir de 2012.