Le changement de vision idéologique de la société, consécutif à l’accession au pouvoir de la coalition Convergence et Union (CiU) au Parlement de Catalogne, en décembre dernier, a été rendu évident ce mardi. Alors que l’ancienne majorité socialiste sud-catalane se prononçait contre l’interdiction de la burqa, en juillet dernier, à l’issue d’une séance de débats mouvementée, la nouvelle assemblée devrait s’orienter vers un choix inverse. Le porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, a en effet déclaré que la burqa serait « très probablement » proscrite de l’espace public, à l’issue des élections municipales, prévues le 22 mai. Selon M. Homs, le port de l’habit musulman en Catalogne du Sud « n »a aucun sens », pour des raisons de « sécurité », et doit être écarté pour des raisons de « dignité » de la femme. De son sentiment, cette tradition vestimentaire, récente dans les sociétés occidentales, « ne peut faire partie de la normalité de notre pays ni même constituer une exception ».
CiU, formation de centre-droit, s’était exprimée dimanche sur ce même sujet, par la voix de la vice-présidente du gouvernement catalan, Joana Ortega, selon laquelle l’interdiction est « très probable ». L’application d’un dispositif légal contraire à la burqa, sur l’ensemble de l’espace public de Catalogne du Sud, ou seulement à l’intérieur des lieux publics, devrait constituer l’une des étapes majeures des discussions à venir au Parlement de Catalogne, à Barcelone. Actuellement, la proscription du distinctif religieux en question est symbolisée par la ville de Lleida, capitale de la région Ouest de la Catalogne, dont la mairie, à majorité socialiste, interdit l’accès aux dépendances municipales depuis décembre dernier.
