La Clau
Girona réclame la gestion de son aéroport, quand Perpignan la refuse

Près de 400 personnes, représentant 70 organisations de la société civile de la région de Girona, se sont réunis ce mercredi soir au Palais des Congrès de Girona, afin de signer un manifeste intitulé « Aéroport de Girona : gestion du territoire ». Ce document demande expressément la mise en place d’un consortium, public et local, chargé de la gestion de l’aéroport de la ville, en lieu et place de la société publique espagnole AENA. Tous unis, Chambre de Commerce, organisations patronales, syndicats et Université de Girona, ont réclamé une décentralisation de gestion, sur un manifeste lu par l’écrivain Antoni Puigverd. Le texte souligne que « Les Aéroports et leurs territoires d’implantation doivent avancer ensemble pour être compétitifs internationalement » et insiste sur le fait que « Girona s’est gagné le droit de demander la gestion de son aéroport ». Ce document souligne d’ailleurs l’importance « d’aider les compagnies aériennes à faire des affaires pour qu’elles s’établissent de manière stable », et exige « Une gestion au plus près du territoire, clé de la prise en compte des facteurs d’intérêt stratégique, et de la croissance que nous voulons tous ». En jeu, le paiement des 11 millions d’euros réclamés par la compagnie Ryanair pour rester à Girona. Cet objectif est soutenu par la société civile, et notamment par le professeur d’Economie Germà Bel, qui souligne le fait que chaque passager a un impact positif de 100 euros pour l’économie de Girona.

De son côté, la voisine Perpignan, et le département des Pyrénées Orientales, ont accompli un chemin absolument inverse, en recentralisant vers Montpellier la gestion stratégique de leur aéroport, confié le 22 avril à la société Veolia, déjà gestionnaire des aéroports de Carcassonne et Béziers. Ce transfert s’est réalisé dans une indifférence quasi générale, à l’exception du vice-président de l’agglomération Perpignan-Méditerranée Romain Grau, qui a averti d’un risque de marginalisation de l’aéroport du Roussillon. La société civile roussillonnaise a d’ailleurs pris l’habitude de briller par son absence sur les grands dossiers, et à ne pas se positionner face aux responsables politiques, lorsque cela s’avère nécessaire. Sur ce principe, en novembre dernier, ses grands représentants, Chambre de Commerce et d’Industrie, organisations patronales et syndicales, sont restées muettes lorsque l’Université de Perpignan a repoussé son autonomie, qui renforcerait son rôle de moteur du territoire. Une mobilisation des forces vives semblable à celle de la région de Girona reste impensable en Roussillon. Cette réalité tend à limiter bon nombre d’intentions transfrontalières à de simples velléités.

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