La Clau
Geneviève Dreyfus-Armand demande les excuses de la France sur la Retirada

L’historienne Geneviève Dreyfus-Armand prend position sur l’accueil réservé par la France aux républicains espagnols lors de la «Retirada» de février 1939. Ce mardi 2 avril, elle cosigne dans Le Monde une tribune intitulée « Que l’Espagne et la France s’excusent pour les victimes du franquisme ». Ce texte évoque le pardon du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, le 24 février dernier à Argelès-sur-Mer. L’Espagne a tardé 44 ans, depuis la mort du général Franco, pour regretter le traitement réservé à 450 000 personnes, mais la France reste silencieuse. Les 80 ans de la Retirada, commémorés en début d’année, n’ont inspiré aucun message du gouvernement français et aucune émission mémorielle sur une chaîne publique. Dans l’Histoire de France « mainstream », cet épisode d’exil forcé, de déchirements et de mort n’existe pas.

« La France n’a pas endossé sa responsabilité »

Amie du Roussillon et du Mémorial de Rivesaltes, Geneviève Dreyfus-Armand est l’auteur d’ouvrages de référence, dont « Les Camps sur la plage, un exil espagnol ». Ce livre publié en 1995 décrit les camps de concentration d’Argelès-sur-Mer, du Barcarès et de Saint-Cyprien, aménagés par le gouvernement d’Edouard Daladier, qui n’était pas d’extrême droite, mais membre du très républicain Parti Radical. Mme Dreyfus-Armand, déjà très écoutée, souhaite l’être davantage. « 80 ans après la prise de pouvoir par Franco, la France n’a pas endossé sa responsabilité dans le mauvais traitement réservé aux réfugiés sur son sol », résume le quotidien du soir en relais de cette tribune dérangeante.

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