La Clau
En Espagne, la fondation Franco n’est pas interdite

Le 23 novembre, l’Association pour la Restitution de la Mémoire Historique (ARMH) a remis au Congrès espagnol, à Madrid, une pétition nationale réclamant l’interdiction de la Fondation Francisco Franco. Au total, 218.600 signataires ont participé à cette initiative, dont le texte exige la modification de la Loi des Fondations espagnoles, afin que l’éloge de l’ancien dictateur soit rendu illégal. « Nous ne pouvons pas tolérer que, dans un pays démocratique, subsistent des fondation rendant hommage à ceux qui ont piétiné les droits de l’homme », souligne le porte-parole de l’ARMH, Marco González. Dans les faits, les dons effectués auprès de cette fondation permettent des déductions fiscales, au même titre que les autres, engagées dans les arts et la culture, les sports ou la solidarité. Ainsi, l’Espagne, contemporaine, dirigée par le Premier ministre Mariano Rajoy, semble ne pas encore avoir purgé son Histoire récente. Elle ne semble pas non plus être déterminée à mener à terme cette démarche mémorielle, au contraire de l’Allemagne, qui a su éloigner ses propres démons, liés au nazisme.

Avec la fille du dictateur

La Fondation Franco, créée dès 1976, ne dissimule pas sa vocation promotionnelle de l’« oeuvre » de celui qui s’est entretenu fort cordialement avec Adolf Hitler, lors de l’« Entrevue d’Hendaye », le 23 octobre 1940. Cet organisme est détenteur des archives du chef d’Etat fascisant, composées de 30 000 documents. Son président actuel est Gonzalo Fernández de la Mora Varela, fils du ministre franquiste Gonzalo Fernández de la Mora. Sa présidente d’honneur n’est autre que Carmen Franco y Polo, fille unique du dictateur, âgée de 81 ans.

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