La Clau
En Roussillon, clivage artificiel sur la réforme scolaire

Une manifestation d’opposition à la réforme des rythmes scolaires, organisée samedi 12 octobre à Perpignan, a attiré 500 participants, défendant le « maintien aux quatre jours » inscrit sur la banderole de tête de cortège. Ce mardi 15 octobre, une grève suivra ans les établissements scolaires des Pyrénées-Orientales et du reste de la France, autour d’un thème, au fond, sociétal. L’action de rue était convoquée par le Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et Professeurs d’enseignement général de collège (SNUIPP), principal syndicat de l’Éducation Nationale, rattaché à la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), premier défenseur des fonctionnaires d’Etat. Les participants, enseignants et parents d’élèves, reprochent la complication et les dépenses inhérentes à la mise en place du projet du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, tout comme une atteinte aux rythmes biologiques des élèves.

La gauche politique reste muette

Si la critique syndicale contre la réforme émane de centrales syndicales réputées de gauche, dans les Pyrénées-Orientales, seule la droite politique s’exprime négativement sur le sujet. Le sénateur et président de l’UMP départementale, François Calvet, évoque un texte « inapplicable« , car les professeurs sont « malmenés », les parents d’élèves sont « déboussolés », les enfants sont « fatigués » et les maires, dont il fait partie en tant que premier magistrat de la commune du Soler, en plaine du Roussillon, sont « furieux ». La manifestation perpignanaise a mobilisé le député et maire de Saint-Laurent de la Salanque, Fernand Siré, partisan d’un abandon du projet Peillon, mais la discrétion fait loi au Parti Socialiste et chez ses alliés, selon un clivage forcé. Cette division gauche-droite, sur un sujet commun, a précédemment illustré le débat nord-catalan sur le mariage homosexuel, forçant des maires de droite à se déclarer contre, et, à l’inverse, des maires de gauche à feindre leur appui. Les édites ont préféré le silence, gênés aux entournures à l’idée d’obéir à des prérogatives stratégiques étrangères à la réalité.

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