La Clau
En Espagne, le parti Podemos révèle son côté bobo

La formation politique espagnole Podemos, portée aux nues par les derniers sondages, voit arriver les premières ombres à son tableau. Parti fondé début 2014 par le docteur en Sciences politiques Pablo Iglesias, Podemos figure désormais en deuxième position après le très droitier Partido Popular. Mais son numéro trois, Juan Carlos Monedero, est soupçonné d’irrégularités fiscales. Le 9 février, ce responsable des programmes du parti s’est vu contraint à communiquer ses relevés bancaires personnels, pour stopper la critique. Ancien conseiller du militaire président de la République du Vénézuela, Hugo Chávez, décédé en 2013, cet autre universitaire est diplômé de Sciences politiques et de Sociologie.

Les critiques intéressées de la droite et de la gauche

Alors que le porte-parole du PP au Sénat espagnol, Rafael Hernando, lance de manière intéressée que M. Monedero « est un fraudeur », le journal d’obédience socialiste El Pais, tout aussi intentionné, affirmait le 21 janvier que le numéro 3 avait perçu près de 425.000 euros du Vénézuela en 2013. L’intéressé ne nie pas ce montant, mais estime qu’il équivaut à « deux ans de travail ». Cette rémunération peu populaire entâche l’image de Podemos, qui mise sur la récente victoire du parti grec Syriza pour gagner les élections législatives espagnoles de novembre. Fin janvier, Juan Carlos Monedero a versé 200.000 euros au fisc, une somme colossale qui démontrerait que le style relâché de son parti est une apparence. En traduction française, Podemos révèle une filiation avec la typologie sociale bobo, qui mêle une forme la nonchalance du comportement à la certitude du possédant.

Partager

Icona de pantalla completa