La Clau
Euthanasie : vers un tourisme français de la mort en Catalogne du Sud ?

La légalisation de l’euthanasie en Espagne, approuvée le 18 mars par les députés du Parlement central, permet à un patient atteint de maladie incurable de mettre fin à ses souffrances. La nouvelle législation, en vigueur dès juin, crée une différence avec la France, à l’identique de la fécondation in vitro par les couples lesbiens ou de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu’à 22 semaines de grossesse dans certaines cliniques de Barcelone et Girona, deux formules sollicitées par un nombre significatif de citoyennes françaises.

Concernant la fin de vie sur injonction thérapeutique, un phénomène identique est prévisible. Le recours de citoyens français à la proximité géographique de la Catalogne du Sud laisse prévoir une filière commerciale dédiée, car la loi française “Leonetti” encourage les soins palliatifs mais interdit de fait l’euthanasie, tout en autorisant implicitement des sédations profondes, qui sont des euthanasies qui ne disent pas leur nom.

Une alternative à la Suisse et à la Belgique

Jusqu’à présent, les candidats français à la fin de vie programmée se reportent sur la Belgique ou la Suisse, selon une demande croissante. En Belgique, ce choix est notamment possible pour les résidents étrangers, mais en Suisse, il est accessible aux étrangers non résidents. Pour le territoire espagnol, Catalogne incluse, la personne, de nationalité espagnole ou résidant dans le pays, devra être “capable et consciente” lorsqu’elle formulera sa demande, qu’elle devra renouveler 15 jours plus tard. La parade stratégique pour les étrangers reposera sur une domiciliation plus ou moins réelle, dans tous les cas administrativement avérée.

Le suicide médicalement assisté est également validé

La loi espagnole autorise l’euthanasie (le soignant provoque la mort du patient) et le suicide médicalement assisté (le patient s’administre lui-même la dose prescrite). Ces deux formules s’adresseront aux personnes souffrant d’une maladie grave et incurable ou de douleurs chroniques qui les placent dans une situation d’incapacité et leur procurent une souffrance intolérable. Le médecin pourra toujours rejeter cette demande s’il estime que les critères ne sont pas remplis. En outre, la demande doit être approuvée par un autre médecin et recevoir le feu vert d’une commission d’évaluation.

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