La Clau
Disparues de Perpignan : une troublante enquête médiatique

L’enquête sur les disparues de Perpignan montre ses zones d’ombre après une révélation effectuée ce 13 septembre, près de deux mois après la disparition d’Allison et Marie-Josée Benítez. En effet, le suicide du père et époux, Francisco, principal suspect, ne s’est pas déroulé selon le scénario exposé par les autorités judiciaires. En version officielle, l’adjudant-chef a été retrouvé, le 5 août, pendu dans les toilettes de la caserne Joffre, le visage couvert d’un énigmatique foulard noir. Mais en réalité, ce suicide s’est produit sous les yeux de plusieurs autres militaires, dont l’un témoigne dans les éditions des Journaux du Midi de ce samedi 14 septembre. Francisco Benítez s’est passé une corde au cou, avant de se jeter d’une fenêtre du premier étage donnant sur la cour de la caserne. Le foulard recouvrait bien le visage du légionnaire, mais l’aspect macabre et choquant de la mise en scène a tardé plus de cinq semaines à se faire jour. La première information, erronée dans ses détails mais massivement diffusée, questionnerait le niveau de maîtrise du parquet de Perpignan et mettrait à mal la confiance accordée par le public à la véracité des actualités médiatiques. Mais la possibilité d’une stratégie de communication vouée à protéger l’enquête n’est pas à exclure.

Les médias de Perpignan, en marge des révélations

Précédemment, le 26 août, la station RTL révélait à la barbe de la Police Judiciaire la découverte des passeports des disparues, à leur domicile, démontant la thèse de leur départ. Plusieurs perquisitions ayant eu lieu depuis vingt jours dans l’appartement familial, ce fait était nécessairement connu, mais passé sous silence. A cette même date, la chaîne France 3 avançait l’élément marquant des traces de sang dans le congélateur familial, avant de déclencher une reprise d’information en cascade. Dans tous les cas, les médias établis à Perpignan ont peu à voir avec les éléments débusqués, pour une affaire dont la distillation des épisodes permet une véritable exploitation commerciale.

La station d’épuration de Leucate, cible des enquêteurs

Infructueuses, les opérations de fouilles entamées mardi 10 septembre dans la pinède voisine de la station d’épuration de Port-Leucate, dans le département de l’Aude, afin d’y localiser les dépouilles des disparues, ont été momentanément interrompues jeudi 12 septembre. Elle reprendront autour du 22 septembre, tandis que d’autres fouilles seront menées dans l’étang de Salses-Leucate, sur les espaces maritimes proches, mais surtout à l’intérieur de la station d’épuration. La possibilité d’une présence de corps dans ce secteur est subodorée par les enquêteurs en vertu de la présence répétée de « Paco » Benítez, dans cette zone et à des heures indues, les jours consécutifs à la disparition de sa fille et de sa femme. Cette localisation issue du pistage à posteriori des téléphones portables de l’intéressé, est confortée par un témoignage rendant compte de l’enlisement d’une voiture, dans ce même périmètre, une nuit de la fin du mois de juillet.

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