La Clau
Disparues de Perpignan: le silence devient pesant

L’inquiétude grandit autour d’une mère et de sa fille mystérieusement disparues le 14 juillet peu après 17 heures de leur domicile, situé rue Jean Richepin, dans le quartier du Bas-Vernet de Perpignan. Ce samedi 3 août, le procureur de la République adjoint dans la capitale du Roussillon, Luc-André Lenormand, avouait une enquête, menée par l’antenne perpignanaise de la Police Judiciaire (PJ) et les services de la Sécurité publique, sans aucun résultat. Marie-Josée Benítez, 53 ans, et Allison Benítez, 19 ans, candidate au concours de Miss Roussillon, reconnues comme deux personnes fusionnelles, n’ont donné aucun signe de vie. Leurs portraits sont massivement diffusés, leur famille et amis les ont invitées à se manifester, puis une information judiciaire pour «recherche des causes de la disparition» a été ouverte par le parquet de Perpignan vendredi 2 août. Ce dispositif permet de reprendre l’enquête à son point de départ, en n’excluant aucun scénario, qu’il s’agisse d’un crime ou délit ou d’une disparition volontaire.

Le seul élément tangible de cette affaire est le départ des deux disparues de leur domicile, munies de leurs valises, sans fournir d’explications au père, Francisco Benítez, légionnaire en poste au bureau de recrutement de Perpignan, en instance de divorce avec son épouse. Ce départ s’est déroulé après une dispute des deux parents, le jour même où Allison s’était prêtée à une séance de photographies du concours Miss Roussillon à Canet-en-Roussillon, d’où son père l’a ramenée en voiture. Dès lors, les deux femmes, qui auraient alors quitté le domicile à pied, n’ont pas utilisé leurs comptes Facebook ni leurs comptes bancaires, tandis que leurs téléphones portables restent sur messagerie.

L’enquête, ralentie par la disparition des « Recherches dans l’Intérêt des Familles »

Ce lundi 5 août, Perpignan recevra des renforts de la PJ de Montpellier afin de reprendre et élargir l’enquête, portée jusqu’à présent sur un interrogatoire minutieux des témoins, plusieurs passages de la police scientifique dans l’appartement de la rue Richepin, la saisie de l’ordinateur de la famille Benítez et le développement d’hypothèses. Une fuite préparée serait la moins inquiétante, mais la surinformation, dans l’ensemble des médias français, ajoute à l’inquiétude. Ultime contact reçu, un SMS envoyé par Marie-Josée Benítez à son autre fille, Lydia, née d’une première union, avise de son intention de se rendre à Toulouse avec Allison, sans disposer de point de chute connu dans la ville rose, et évoque une « décision difficile » liée à sa séparation. Mais un gain de temps précieux n’a pas été possible, car le dispositif « Recherches dans l’Intérêt des Familles » (RIF) a été supprimé en avril dernier par le ministère de l’Intérieur. Ce service permettant d’assimiler le signalement de disparus ne précédait pas d’enquête, mais les autorités prenaient connaissance des faits plus rapidement. Dans le cas des disparues de Perpignan, une enquête administrative a été nécessaire pour interroger des témoins et tracer téléphones portables et comptes en banque. L’absence d’indices de cette étape étant significative, le procureur a ouvert une enquête judiciaire, mettant fin à l’enquête administrative.

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