La Clau
Des traces de feu vieilles de 560 000 ans détectées à Tautavel

La Caune de l’Arago, lieu de découverte du crâne de l’Homme de Tautavel en 1971, démontre que l’être humain vivait là il y a au moins 450 000 ans. Mais une nouvelle avancée intervient 50 ans après ce constat : des traces de feu vieilles de 560 000 ans y ont été découvertes, selon une révélation de l’Académie des Sciences. Si la communauté scientifique estime que les premières traces de la domestication du feu par l’Homme en Europe remontent à -400 000 ans, une équipe de recherche a découvert ces traces plus anciennes, cette année. Cette identification recule de 160 000 ans les plus anciennes traces connues dans la grotte.

Cette affirmation à forte incidence sur l’Histoire de l’humanité sous nos latitudes est avancée par les chercheurs Damien Deldicque, Jean-Pierre Pozzi, Christian Perrenoud, Christophe Falguères, Geoffroy Mahieux, Anne-Sophie Lartigot-Campin et Jean-Noël Rouzaud. Pour mettre au jour ces très anciennes traces de feu, les scientifiques ont sollicité des des méthodes dites de “susceptibilité magnétique”, qui permettent de retrouver les niveaux de minéraux magnétiques formés lors d’épisodes thermiques dans les niveaux les plus anciens du remplissage de la grotte.

L’hypothèse selon laquelle ces traces seraient issues d’incendies préhistoriques est éludée par les chercheurs, de par son caractère improbable en un pareil endroit. Le remplissage sédimentaire de la Caune de l’Arago, déposé entre -700 000 et -100 000 ans, constitue un témoignage archéologique unique en Europe pour rechercher les premières traces de l’utilisation du feu par l’Homme.

Compte rendu « Search for early traces of fire in the Caune de l’Arago at Tautavel », Académie des Sciences, 2021

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