La Clau
Craintes d’embrasement anti-musulman en France

L’attentat perpétré mercredi 7 janvier contre les locaux de Charlie Hebdo, à Paris, s’inscrit dans un contexte plus large. En effet, le lien opérationnel est établi par les autorités policières entre Amedy Coulibaly, auteur de la fusillade de Montrouge de ce jeudi matin, et les frères Saïd et Chérif Kouachi, auteurs de l’attentat. Au total, la portée mortifère comporte 13 décès. Amedy Coulibaly, âgé de 32 ans, est également à la source de la fusillade, porte de Vincennes à Paris, survenue ce vendredi vers 13h et suivie d’une prise d’otage. Armé d’une kalachnikov, il a fait irruption dans une épicerie casher, adressée par définition à des personnes de culture juive.

Au-delà, plusieurs situations démontrent un amalgame établi entre islamisme et islam, la criminalité du premier occasionnant une criminalisation du second. Mercredi en soirée, la voiture d’une famille musulmane a été visée par balles à Caromb, dans le Vaucluse. Le lendemain, la mosquée d’Aix-les-Bains, en Savoie, était incendiée vers 22 heures après qu’à 20h, à Port-la-Nouvelle, en Languedoc, la porte de la salle de prière musulmane recevait des tirs au pistolet à grenaille. A 23h, des coups de feu étaient tirés sur la façade de la mosquée de Saint-Juéry, dans le tarn. A Rennes, un centre de prière en cours de construction a été taguée dans la nuit tandis et des inscriptions racistes sont apparues sur la mosquée de Bayonne. Une tête de porc a été découverte au seuil de la salle de prière musulmane de Corte, en Corse, et des croix gammées ont été dessinées à Liévin, dans le Pas-de-Calais.

La chancellerie liste les actes islamophobes

Dans cette même série, à Villefranche-sur-Saône, dans le département du Rhône, une explosion d’origine criminelle s’était produite devant un snack voisin de la mosquée, ce même jeudi à 5h45. Dans la nuit de mardi 6 à mercredi 7 janvier, trois grenades avaient été lancées dans la cour d’une mosquée de la ville du Mans. Alors que, jeudi, la nouvelle mosquée d’Bischwiller, en Alsace, était retrouvée taguée et qu’un lycéen d’origine maghrébine était insulté et violenté à Bourgoin-Jallieu, dans l’Isère, le ministère de la justice a diffusé une circulaire demandant aux juridictions territoriales de lui signaler d’autres actes de ce type. Un embrasement est redouté par les autorités publiques car le direct permanent des médias, dans la semaine la plus agitée de France depuis mai 1968, ne manque pas d’attiser certains esprits.


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