La Clau
Catalogne du Sud: des papiers pour les prostituées qui dénoncent les proxénètes

La loi espagnole sur le statut des étrangers, modifiée en juin dernier, doit permettre une certaine avancée sociale pour les prostituées clandestines. Celles-ci, dont le nombre important reste difficile à quantifier, peuvent dénoncer leurs proxénètes en échange de l’octroi d’un permis de résidence temporaire en territoire espagnol. Pour cela, les femmes concernées doivent fournir aux services de l’État la preuve d’être victimes de trafics ou de maltraitances. Cet avantage de statut, qui peut prendre effet immédiatement après les dénonciations, s’accompagne d’une assistance sanitaire et sociale spécifique. A l’échelle de la Catalogne du Sud, depuis cette modification législative, les services de la police nationale espagnole chargés de ces régularisations avouent cependant ne recevoir que de rares demandes de prostituées exploitées. Ce résultat est provoqué par la crainte de représailles, consécutives de menaces proférées à l’égard des intéressées et de leurs familles.

Ces dernières semaines, les Unités Contre les Réseaux d’Immigration et de Falsification (UCRIF) ont effectué des contrôles en règle dans plusieurs établissements consacrés au sexe tarifé. Mais l’exploitation des femmes reste délicate à y être détectée, et intégralement prouvée. Concernant les prostituées de bord de route, présentes en particulier dans les secteurs de La Jonquera et Figueres, la prise en charge par les autorités n’est pas aisée, car les femmes concernées, souvent d’un jeune âge, déclarent le plus souvent, mais mensongèrement, exercer leur activité pour leur propre compte. L’existence de réseaux de proxénétisme structurés a cependant été démontrée à mainte reprises, dont la dernière, fin juin, s’est fondée sur la révélation d’un système de partage et de location des tronçons routiers, et même des ronds-points, aux alentours de La Jonquera.

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