La Clau
Beaux-Arts de Perpignan: la fin de 200 ans d’école ?

L’avenir de la Haute Ecole d’Art de Perpignan, qui accueille 85 élèves et 15 enseignants, est condamné pour la rentrée. La mairie, estimant que la jauge d’étudiants inscrits en première année est trop faible pour le coût annuel de 800.000 euros, souhaite stopper sa participation. Dans cet établissement qui fêterait ses 200 ans en 2017, autrefois prestigieux mais manifestement asséché par le temps, cette rationalisation passe naturellement mal auprès des inscrits et des professeurs. Partiellement financée par la Direction régionale des affaires culturelles, l’école des Beaux-Arts a failli fermer ses portes en 2006, selon la volonté de l’ancien maire Jean-Paul Alduy. Une importante mobilisation et le soutien symbolique de l’écrivain Catherine Millet ont empêché ce projet. Mais le réel refait surface et le maire Jean-Marc Pujol pointe du doigt une offre, intéressante, face à une demande exsangue, compte tenu de la concurrence exercée par les autres villes.

Perpignan consomme plus qu’elle ne produit

Devenue un Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) en 2009, la Haute Ecole d’Art de Perpignan et son actualité font réagir le député socialiste Jacques Cresta. Dans un communiqué du 25 août, le parlementaire voit l’une des « meilleures écoles des Beaux-Arts de France » car elle délivre jusqu’en 2015 un master avec l’Université de Perpignan, sous le contrôle de l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement (AERES). L’échéance de ce partenariat et le départ en retraite de plusieurs enseignants accompagneraient la fin de l’école, dans une « absence de volonté de construire une politique culturelle sur notre ville ». Dans les faits, plus que dans la capacité de production, Perpignan vit une orientation vers la consommation culturelle, à travers son Centre d’Art contemporain inauguré en octobre 2013 et le Théâtre de l’Archipel. La création propre a été cristallisée pendant de longues années par l’Ecole des Beaux Arts, dont la problématique souligne une évolution territoriale qui dépasse le simple cadre culturel et rejoint les tréfonds de la sociologie.

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